Cannabis au Royaume-Uni
The Times appelle à la dépénalisation de toutes les drogues
Le 16 juin, le réputé et respectable quotidien anglais The Times publie un éditorial appelant a la dépénalisation de toutes les drogues.
L’édito du jounal The Times titre « Breaking good », référence évidente à la géniale série « Breaking bad » de Vince Gilighan. Outre un sujet qui fait forcément polémique, il est très rare que les quotidiens de renom anglais prennent positions ouvertement sur un sujet, par souci de neutralité. Sur le sujet du cannabis, The Independent se positionnait dès 1997 en faveur de la légalisation, inspirant les premiers mouvements anti-prohibition anglais.
« Une addiction similaire à celle de l’alcool et du tabac. Aucun jugement moral n’est porté sur ces produits »
The Times vient appuyer avec cet édito le récent rapport de la « Société Royale pour la santé publique« . Celle-ci publiait en avril, dans le cadre de l’assemblée exceptionnelle de l’ONU sur les drogues, un constat alarmant de la consommation chez les britanniques. En effet, près de 2 millions de nos voisins anglais consomment du cannabis tous les ans. Mais le cannabis tombe dans l’oubli au profit des autres drogues de classe A : près de 743 000 cocaïnomanes et 500 000 consommateurs d’ecstasy tous les ans. Le nombre d’overdoses causées par des produits de synthèse aurait doublé depuis le milieu des années 90 en Angleterre.
Le quotidien britannique souligne l’exemple réussi du Portugal qui a dépénalisé toutes les drogues : « L’usage récréatif n’a pas explosé, contrairement à ce que les opposants à la dépénalisation avaient craint ». Au Portugal, la consommation chute et que le nombre d’overdoses chez les jeunes auraient diminué de 80% depuis 2001.
Le Times juge également que la dépénalisation ne serait qu’un premier pas vers une légalisation sous monopole d’état. Les autorités gouvernementales réguleraient alors cannabis et cocaïne de la même façon que l’alcool et le tabac. Aussi, selon le quotidien, les consommateurs de drogues ne devraient plus être considérés comme des criminels mais comme des patients. Le consommateur qui posséderait une dose pour sa consommation personnelle ne sera plus inculpable. Seuls dealers et producteurs de drogues, qui concurrenceraient alors l’Etat, pourront être poursuivis.
Un édito détonnant, alors qu’en France, Libération n’a même pas fêté les 40 ans de son appel du 18 joint.