Cannabis en Thaïlande

La Thaïlande veut protéger ses variétés de cannabis

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La Thaïlande n’a pas toujours été un pays progressiste en matière de cannabis. En déployant sa légalisation médicale à vitesse grande V, elle a toutefois rattrapé le temps perdu et est devenue plus progressive que nombre de pays européens, dont la France.

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La Thaïlande a été le premier pays d’Asie du Sud-Est à légaliser le cannabis à usage médical. Initié en 2018, le programme de cannabis médical thaïlandais réservait en premier lieu la culture de cannabis à une université proche de Chang-MaÏ. Symbole de la volonté d’un accès répandu au cannabis, tous les ménages thaïlandais peuvent aujourd’hui cultiver du cannabis à usage médical et le vendre à des coopératives.

Le gouvernement thaïlandais accorde même des prêts à très faible taux d’intérêt aux aspirants cultivateurs de cannabis. Compte tenu de la sévérité des lois sur le cannabis dans la région, la politique thaïlandaise en la matière est particulièrement innovante.

Reconnaissance de l’Unesco

Le département de la médecine traditionnelle et alternative thaïlandaise a annoncé son intention d’enregistrer les variétés de cannabis locales en tant qu’éléments du patrimoine national, promouvoir la recherche sur leur utilisation, après quoi la Thaïlande cherchera à obtenir la reconnaissance de l’Unesco.

Le département a rassemblé plus de 30 variétés locales et enregistré l’ADN de chacune d’entre elles afin de créer une base de données des souches cultivées nativement en Thaïlande, dont les informations seront utilisées pour enregistrer les indications géographiques. Le pays utilise déjà ses propres variétés de cannabis issues de landraces pour créer ses médicaments.

Des recherches sur les avantages et les utilisations des souches seront menées par le ministère, en collaboration avec l’Université de technologie Rajamangala Isan Sakonnakhon Campus et l’Université Kasetsart Chalermphrakiat Sakon Nakhon Campus, a déclaré le vice-premier ministre.

Promouvoir la recherche

« Cela générera des avantages économiques pour le pays, et renforcera le potentiel des agriculteurs à être compétitifs sur le marché mondial, ce qui contribuera à réduire le déficit commercial avec les autres pays », a-t-il déclaré.

En plus de l’inscription au patrimoine national, Anutin Charnvirakul, le vice-premier ministre thaïlandais et ministre de la Santé publique, a déclaré que le Département des sciences médicales a découvert que les racines de cannabis peuvent aider à restaurer la fonction des poumons qui ont été endommagés par l’infection Covid-19.

Anutin Charnvirakul a déclaré qu’il soutenait pleinement la recherche sur le sujet, disant que ce serait un énorme avantage pour les professionnels de la santé thaïlandais s’ils pouvaient offrir un traitement à base de cannabis aux patients diagnostiqués avec le Covid-19.

Lors de l’inauguration d’un événement autour du cannabis à Nakhon Phanom en décembre dernier, Anutin Charnvirakul, a promis que le cannabis, ainsi que le chanvre, seraient retirés de la liste des stupéfiants en 2022, un mouvement déjà amorcé en retirant de la liste certaines parties de la plante. Les parties contenant plus de 0,2% de THC sont toutefois pour l’instant toujours illégales pour un usage récréatif.

Le début d’une tendance ?

La Thaïlande n’est évidemment pas la seule région de la planète où des variétés de cannabis sont synonymes du pays lui-même. La Jamaïque est bien connue pour ses variétés de cannabis, tout comme des pays d’Amérique du Sud tels que la Colombie et sa célèbre variété Colombian Red.

Le Mexique, qui est en train de légaliser, comme la Jamaïque et la Colombie, est aussi célèbre pour des variétés telles que l’Acapulco Gold, le Michoacan et l’Oaxacan.

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