Cannabis en Thaïlande

La Thaïlande propose de légaliser l’autoproduction de cannabis

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Le parti thaïlandais Bhumjaithai (Parti de la fierté thaï), issu de la coalition au pouvoir, a proposé un projet de loi autorisant les Thaïlandais à cultiver jusqu’à 6 plants de cannabis par ménage, moins d’un an après que le pays l’ait légalisé à des fins médicales et à des fins de recherche.

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« L’objectif est l’usage médical » a déclaré Supachai Jaisamut, responsable du parti Bhumjaithai. « Vous pourrez l’avoir chez vous pour vos maux, mais pas le fumer dans la rue. » Jaisamut estime également que la loi pourrait être votée dans les six prochains mois.

Un tel projet de loi briserait le monopole actuel du gouvernement thaïlandais sur la production de cannabis et donnerait aux médecins traditionnels la possibilité de traiter les patients avec leur propre production. Ces derniers ont d’ailleurs récemment obtenu le droit de prescrire du cannabis, la Thaïlande ayant une forte tradition d’usage de cannabis et de médecine traditionnelle.

La nouvelle loi créerait un organisme gouvernemental qui serait autorisé à acheter, extraire et exporter du CBD. Cette organisation serait également chargée de superviser la vente de plants de cannabis aux entreprises sous licences, perçu comme une aubaine pour le développement de l’industrie du cannabis à des fins médicales en Thaïlande.

Le gouvernement thaïlandais soutient fortement le développement de son industrie du cannabis médical. Pionnier en Asie du Sud-Est, le pays a d’ores et déjà distribué 10 000 bouteilles d’huile de cannabis à des fins médicales par l’intermédiaire de son ministère de la Santé publique. L’huile est destinée aux patients atteints d’épilepsie, d’Alzheimer, de Parkinson, de douleurs chroniques et de nausées liées à la chimiothérapie.

Des cliniques de cannabis ont également ouvert. Le traitement y est garanti pour les patients atteints de la maladie de Parkinson et de l’épilepsie, entre autres. À l’origine, la clinique dépendait de l’approvisionnement en cannabis d’agences gouvernementales. En août, elle a produit son premier lot d’huile de CBD à faible teneur en THC.

L’adoption de la loi Bhumjaithai modifierait radicalement l’approche juridique du cannabis. La législation thaïlandaise sur les drogues en vigueur prévoit actuellement une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 10 ans et des amendes élevées. La Thaïlande vient par ailleurs de sortir le CBD et les extraits de cannabis à faible teneur en THC de la liste des Stupéfiants.

Contrairement à de nombreux pays, la Thaïlande bloque les investissements étrangers dans son industrie médicale. Aucune entreprise extérieure ne sera autorisée à vendre de l’huile de cannabis en Thaïlande au cours des cinq prochaines années.

Le parti Bhumjaithai fait partie d’une coalition de 19 partis politiques dirigée par le Premier ministre du pays, le général Prayuth Chan-o-cha. La chef de son parti, Anutin Charnvirakul, qui est également vice-Premier ministre et ministre de la Santé publique, a établi que l’accès au cannabis était l’un de ses objectifs centraux.

Bien que la Thaïlande ait été le premier pays de sa région à envisager la légalisation de la marijuana, ce ne sera sûrement pas le dernier. En Malaisie, où les infractions liées au cannabis étaient passibles de la peine de mort jusqu’en 2018, le gouvernement serait en pourparlers pour réglementer également le cannabis à des fins médicales.

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