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Californie : un nouveau test génétique qui détermine votre compatibilité au cannabis

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La compagnie de recherche en biotechnologie Endocanna Health, basée à LA, vient de sortir un tout nouveau test ADN qui évalue l’interaction du cannabis avec un profil génétique donné pour déterminer les risques et bénéfices de la consommation de cannabis chez un individu donné.

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Parmi les 0,1% d’ADN qui nous rendent unique c’est selon Endocanna Health précisément ce 0,1% qui est affecté par la consommation de cannabis, ce qui explique les différentes réactions au cannabis. Au-delà des niveaux de tolérance propres à chacun, c’est la qualité même de l’expérience qui varie d’un individu à l’autre selon son profil génétique : chez certains, elle s’avère positive alors qu’elle se traduit chez d’autres par des crises d’angoisse ou une dépendance.

Comment fonctionne le test ? Qu’est-ce qu’il évalue ?

Le Cannabinoid DNA Variant Test est basé sur un algorithme breveté qui analyse le profil génétique du client pour créer des recommandations personnalisées et signaler des contre-indications. Par exemple, la présence du gène CYP2C9 dans l’ADN indique que l’organisme est susceptible de ne pas métaboliser correctement le THC. Il faudra donc éviter le cannabis sous forme d’edibles. Des profils génétiques liés à des tendances d’anxiété, de psychose et de dépendance plus élevées que la moyenne devront éviter certains profils cannabiques qui pourraient exacerber ces traits.

Le test analyse également le système endocannabinoïde et détermine des prédispositions à l’anxiété, la dépendance, la psychose ou la dépression, la sensibilité à la douleur, la qualité de sommeil, le fonctionnement du métabolisme et l’effet du THC sur la cognition. La connaissance de ces prédispositions permettra aux consommateurs récréatifs et aux patients une consommation raisonnée et personnalisée.

Le test ne va pas jusqu’à conseiller des variétés spécifiques de cannabis, soumises à des évolutions dans le temps et l’espace, mais plutôt en termes de ratios CBD/THC et de profils terpéniques. L’équipe de la compagnie a identifié 8 ratio-type et combinaisons de terpènes en se basant sur la recherche actuelle. Le test conseille également des médicaments et compléments alimentaires qui peuvent correspondre à un génotype donné.

Dans quel but ?

Len May, co-fondateur et directeur de la compagnie explique que l’objectif de ce test est de : « fournir aux individus les outils et la confiance nécessaire à l’introduction du cannabis dans leur vie à l’aide des recherches les plus avancées disponibles aujourd’hui ». La vocation du test est d’abord médicale et, sur ce point, accompagne la tendance globale à la légalisation de l’usage thérapeutique du cannabis.

Le test a l’avantage, selon Len May, de « fournir une information des plus précises mais, plus important encore, personnelle et unique ». La médecine personnalisée est déjà disponible pour d’autres médicaments dont la posologie est souvent adaptée au profil du patient mais, en terme de cannabis, n’est pas encore démocratisée. Le développement de ces techniques pourrait mettre en confiance les médecins réticents à prescrire du cannabis par méconnaissance de ses effets sur les patient particuliers.

Le test pourrait également prévenir le développement de troubles et de dépendance avant que ceux-ci ne soit effectifs en évitant la prescription de cannabis médical aux patients pour lesquels il n’est pas adapté. Les médecins pourraient définir avec précision quels patients sont susceptibles de substituer ou pas le cannabis médical aux opioïdes, une problématique actuellement très discutée dans le cadre de la crise des opioïdes en Amérique du Nord.

Des dangers potentiels pour la vie privée

Le test est très facile à effectuer : le client prélève un échantillon de salive chez lui puis l’envoie au laboratoire qui séquencera son ADN et identifier les marqueurs génétiques pertinents pour l’usage du cannabis. Ce n’est pas le premier test du genre sur le marché, la compagnie AnantLife en avait déjà commercialisé un mais à un prix dissuasif qui oscillait entre 700 et 900$.

Le test de Endocanna Health ne coûte que 40$ mais ne bénéficie pas de la même garantie de qualité : AnantLife est accréditée par le Collège des Pathologistes Américains (CAP) et le Laboratoire Clinique de l’Amélioration des Amendements (CLIA) qui sont les références en terme de certifications pour les tests médicaux. En conséquence, leurs données sont reconnues comme légitimes par les gouvernements, universités et les chercheurs des Etats-Unis et du Canada.

Le fait que les tests génétiques se démocratisent et ne soient plus effectués par des entités reconnues du monde médical inquiètent quant à la conservation et l’utilisation des données, un domaine qui manque encore de régulation. Il existe au Canada comme aux Etats-Unis une loi sur la discrimination génétique qui empêche par exemple les compagnies d’assurance de faire payer des risques premiums basés sur des informations génétiques et l’anonymat et en principe garanti. Dans les faits, il est très facile de retrouver une personne, son identité et son adresse en comparant son ADN aux archives publiques. Qui plus est, ces entreprises de tests génétiques sont des lucratives et pourraient vendre le résultat des tests à des laboratoires pharmaceutiques. Ce partage d’information peut être bénéfique mais aussi être détourné à l’insu du client.

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