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Le Sri Lanka et les défis du cannabis

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Au Sri Lanka, la vente, la culture et la possession de cannabis sont illégales et punies par la loi. Le gouvernement du Sri Lanka a lancé des campagnes contre l’abus de cannabis. Des patrouilles policières circulent généralement dans le pays la nuit.

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Cependant, ce pays marqué par une profonde prohibition du cannabis, présente une grande tradition de consommation de cannabis à travers son histoire.

Une petite histoire du cannabis au Sri Lanka

Le Sri Lanka est une île d’Asie située en dessous de l’Inde. C’est un pays qui dispose de ressources naturelles importantes, et le cannabis y est cultivé et consommé depuis des centaines d’années. Durant la période coloniale, le Portugal possédait le Sri Lanka et l’a perdu face aux néerlandais en 1675. Ces derniers ont instauré un décret qui interdisait le trafic de stupéfiants, dont le cannabis. Les Britanniques colonisent à leur tour l’Inde et le Sri Lanka au 19e siècle. A cette époque, l’activité commerciale du cannabis s’est accru en Inde et en Afghanistan et les trafic commencent à passer par le Sri Lanka.

Par ailleurs, le pays pratique la médecine ayurvédique, une médecine traditionnelle indienne qui existe depuis des millénaires. Cette médecine s’intéresse à la santé au sens large, c’est à dire le corps, l’hygiène de vie ainsi que l’esprit. Dans les traditions sri lankaises, le cannabis y est utilisé pour l’usage thérapeutique. Dans la langue du pays, le cingalas, les termes virapati qui signifie « feuilles de héros » et harshini « les réjouisseurs » sont utilisés pour décrire la plante.

Le cannabis est d’ailleurs appelé kansa quand il s’agit d’une plante en pleine croissance et ganja lorsqu’on parle d’une fleur. C’est pour cette raison que le cannabis utilisé à des fins thérapeutiques n’est pas « totalement » interdit puisqu’il est utilisé par des docteurs pratiquant la médecine ayurvédique.

Les défis du cannabis au Sri Lanka

Au Sri Lanka, la situation du cannabis à usage récréatif semble être compliquée. Selon un article de Dope Magazine, un fonctionnaire décrit l’utilisation du cannabis comme « juste un stupéfiant dans la société sri-lankaise, fortement associée à un comportement anti-social et inconvenant. »

Il souligne également le peu d' »effort public pour promouvoir et légitimer le cannabis au Sri Lanka, et que l’un des principaux obstacles qui empêchaient la légalisation absolue était la peur des autorités de ne pas arriver à contrôler la distribution. »

Certains politiciens soutiennent la légalisation du cannabis. C’est le cas de Sumedha G. Jayasena, ministres des Affaires parlementaires qui avait affirmé lors d’un meeting : « Le ministre a déclaré qu’il était difficile de trouver une personne qui n’a pas cultivé de la ganja dans la région de Thanamalwila. Même les moines bouddhistes de la région exigent que la ganja soit légalisée. Les Bhikshus (les moines) viennent à nous et demandent que les lois soient modifiées au Parlement pour éliminer les obstacles juridiques pour permettre la libre culture de la ganja ».

Les principaux lieux de culture du cannabis au Sri Lanka sont quasiment tous situés dans le sud des régions rurales, ainsi que dans les zones sèches du pays dans les provinces de l’Est et du Sud. La superficie estimée de terres cultivées est de 500 hectares.

Toutefois, en raison des inondations sévères qui ont touchés le pays en juin dernier, le Sri Lanka présente des défis majeurs pour les cultivateurs et pour le secteur de l’agriculture en général puisque ce sont les productions de thé qui ont été les plus touchées. Ces inondations ont été décrites par les autorités comme les pires pour le pays depuis plus de 10 ans. Elles ont tué plus de 200 personnes et déplacé plus de 600 000 personnes de leur logement. Une catastrophe naturelle qui pèse sur les producteurs, notamment ceux de cannabis du Sri Lanka, puisque les enjeux sont considérables.

Mehdi Bautier

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