Santé
Un spray nasal à la cocaïne approuvé par la FDA
La cocaïne médicale existe depuis sa synthétisation à la fin du XIXè siècle. Utilisée à l’époque comme anesthésique, elle était aussi recommandée pour soigner les maladies respiratoires. Son utilisation s’est ensuite réduite avec l’arrivée des anesthésiques modernes et sa classification de stupéfiant dans la Convention de 1961 de l’ONU.
La FDA a néanmoins approuvé mi-janvier un vaporisateur nasal de chlorhydrate de cocaïne, baptisé Numbrino, après avoir passé deux essais cliniques de phase III, randomisés, en double aveugle.
« L’approbation par la FDA de notre produit à base de cocaïne, la première à inclure des essais cliniques complets dans l’histoire de la société, marque une étape importante dans les 70 ans d’existence de Lannett », a déclaré Tim Crew, PDG de Lannett Company, dans un communiqué de presse. « Nous pensons que le produit a le potentiel pour être une excellente option pour son indication. Nous prévoyons de lancer le produit sous peu… ».
Contrairement au cannabis, classé en Annexe I de la liste des Stupéfiants, la plus restrictive, la cocaïne est placée en Annexe II, reconnaissant de fait les possibilités d’utilisation dans un cadre médical.
L’administration de cocaïne pharmaceutique par voie nasale a déjà été testée aux USA. Dans les années 80, un chercheur basé à Los Angeles, Ronald K. Siegel, a étudié les effets de la cocaïne sur la douleur arthritique. L’étude avait montré que la cocaïne pouvait efficacement gérer la douleur chronique sans déclencher d’effet addictif. Toutefois, les patients déclaraient se sentir mal à l’aise de « taper » un médicament, et certains sujets de l’étude se sont tournés vers de la cocaïne non-pharmaceutique après que Siegel ait révélé la véritable identité du médicament.
Les vaporisateurs nasaux sont particulièrement utilisés pour un usage médical. L’année dernière, le président Trump a demandé au Département des Anciens combattants des Etats-Unis d’acheter un vaporisateur nasal de kétamine approuvé par la FDA (de chez Johnson & Johnson) pour traiter la dépression chez les vétérans. En décembre, une société basée dans l’Oregon a annoncé qu’elle commencerait à développer un spray nasal pour administrer de la psilocybine, la composante psychédélique des champignons.
Des vaporisateurs nasaux pour le cannabis existent déjà depuis quelques années, mais aucun n’est approuvé par la FDA.