Célébrités du cannabis
Sam the Skunkman est décédé
Sam the Skunkman, de son vrai nom, David Watson est décédé, l’annonce ayant été faite aujourd’hui par son ami Todd McCormick d’Authentic Genetics Seed et, entre autres, éditeur de l’Empereur est nu de Jack Herer.
On doit à Sam the Skunkman la propagation de certaines des variétés de cannabis modernes les plus populaires, telles que la Skunk#1 – un cultivar développé à la fin des années 1970 à partir d’un mélange d’Afghani, d’Acapulco Gold et de Colombian Gold et toujours vendu par Sensi Seeds, la Haze et l’Amnesia, ainsi que l’apparition de variétés à forte teneur en cannabidiol.
Il doit évidemment son surnom de la Skunk #1 qui se distingue par sa teneur élevée en THC et son odeur puissante. La variété est devenue synonyme de « cannabis à haute puissance » dans les médias britanniques dans les années 1990 et 2000.
Et l’homme étant une légende, plusieurs versions de son histoire existe.
Ses débuts se situent en tout cas en Californie, dans la ville de Watsonville et autour d’un collectif de breeders appelé Sacred Seeds, la « première entreprise de graines de cannabis au monde », qui selon les versions existait déjà et selon les autres, aurait été créée par Watson.
Sacred Seeds et David Watson ont mis au point la Skunk #1 (référencée parfois sous le nom de Flying Skunk ) dans les années 70.
Après un raid dans son exploitation en 1982, Watson est parvenu à revenir sur la scène du crime et à récupérer 250 000 graines qu’il avait cachées. Il emporte ses graines à Amsterdam, ville où le cannabis était le bienvenu, en dehors de la stricte prohibition qu’il subissait aux Etats-Unis.
En tout cas, un mois après son arrivé Sam the Skunkman est invité par Wernard Bruining, le propriétaire du premier coffee shop Mellow Yellow et Ed Rosenthal, rédacteur en chef de la section culture du magazine High Times. Rapidement, Sam commence à travailler comme rédacteur et aussi dans la culture et le coffee shop de Wernard.
Des années plus tard, Sam propose au magazine High Times d’organiser une compétition et en 1988, la première High Times Cannabis Cup a lieu. Le vainqueur de la compétition fut la variété Skunk #1. Son arôme, sa saveur et ses effets captivent le marché pendant longtemps. Sam vend ses premières graines sous le label Cultivators Choice.
Une autre partie des graines a été achetée par Nevil Schoenmakers, propriétaire de la banque de graines de marijuana The Seed Bank, pour créer différentes sativa à base de Skunk qui prolifèrent aujourd’hui dans le monde entier.
Deux variantes existent alors. Une « Sweet Skunk », avec un parfum plus doux et sucré, avec un effet plus calme, typique de la Sativa. Tandis que Neville en a fait une « Roadkill Skunk » qui a les caractéristiques de l’Afghani Indica avec un arôme plus fort et un high « couchlock ».
En 1992, David Watson et Robert Clarke créent HortaPharm BV, la « première société de cannabis médical au monde ». Travaillant sous licence du ministère néerlandais de la santé, HortaPharm a mis en place des installations utilisées pour sélectionner des cultivars médicaux et mener des activités de recherche et de développement sur le cannabis.
En 1998, HortaPharm a fourni des variétés, ainsi qu’une expertise en matière de culture biologique et de lutte intégrée contre les parasites, à GW Pharmaceuticals au Royaume-Uni et a participé à la sélection des cultivars utilisés pour produire le Sativex® et d’autres variétés de GW.
Au-delà des origines toujours opaques des variétés, des rumeurs ont toujours pesé sur le départ de David Watson des Etats-Unis et son arrivée à Amsterdam avec autant de graines. Certains estiment qu’il a collaboré avec la DEA pour divulguer des informations et exposer d’autres cultivateurs et des activités commerciales et illégales liées au cannabis. Ils font le lien avec David Watson et l’opération « Green Merchant » montée par Jim Stewart, agent de la DEA.
Cette opération consistait à collecter des informations dans le monde entier grâce à la Cannabis Cup et à High Times, pour le compte de la DEA. Une vague d’arrestations se produit après la 3è Cannabis Cup dans tous les Pays-Bas. Aux États-Unis, les concurrents de High Times sont fermés et des raids à grande échelle sont menés dans les centres de culture et chez les cultivateurs, de Hawaï à Brooklyn. Le magazine High Times serait resté le seul sur le marché, en récompense de sa coopération avec la DEA. L’arrestation de Nevil en Australie et la vente de sa banque de graines à Sensi Seeds un an après seraient aussi dus à ce pacte avec la DEA.
Hortapharm aura aussi son lot de polémiques, accusée parfois de vouloir breveter le vivant ou de devenir un Monsanto du cannabis. L’entreprise est la seule au monde à détenir un permis de production, de breeding et d’import de cannabis médical aux États-Unis. Ce permis est délivré par la DEA.
Au-delà des controverses, il y a néanmoins de grandes chances que le cannabis que vous connaissez aujourd’hui ait un bout de génétique d’une des variétés travaillées par David Watson. Que le voyage lui soit léger.