Cannabis aux Caraïbes
Sainte-Lucie réfléchit à légaliser le cannabis
La réforme des lois sur le cannabis continue sa lancée dans les Caraïbes. Sainte-Lucie, l’île la plus proche du sud de la Martinique, a lancé une consultation nationale sur la culture de cannabis pour un usage domestique et pour l’export.
Actuellement, la simple possession de cannabis à Sainte-Lucie est punie en partie par des amendes, qui peuvent aller jusqu’à 20 000$ pour éviter une peine de prison de cinq à dix ans.
Ces consultations font suite à un rapport partagé le mois dernier avec le Cabinet des ministres du pays de la Commission du cannabis établie par le gouvernement, qui explore « divers modèles sur la voie à suivre » pour les réformes du cannabis dont la légalisation.
« Mes collègues ont convenu que nous sommes à une période où l’approche doit être différente », a déclaré Bradley Felix, ministre du Commerce, aux membres de la Chambre d’assemblée le 26 juin, lors de la discussion du budget budgétaire du pays pour 2020. « Nous avons conclu que la prohibition du cannabis a été inefficace pour réduire sa consommation », a-t-il ajouté, citant les coûts économiques et de fonctionnement importants liés à l’interdiction.
Le rapport de la Commission, intitulé « Une analyse économique de la réglementation de l’industrie du cannabis à Sainte-Lucie », qui n’a pas encore été rendu public, intervient un peu moins d’un an après que le gouvernement a accepté de créer la Commission pour examiner l’impact de la réforme sur l’île, et notamment sur le tourisme et l’économie.
Le Premier ministre de Sainte-Lucie, Allen Chastanet, a souligné la nécessité de fournir des opportunités aux citoyens du pays, en veillant à la culture domestique et à l’exportation.
« Allons-nous autoriser les investisseurs étrangers à venir là où nos agriculteurs vont être utilisés comme travailleurs, ou allons-nous participer à la production du produit nous-mêmes ?», a-t-il demandé.
« En ce qui concerne le cannabis », a déclaré Chastanet, le gouvernement cherche à se concentrer sur des produits pharmaceutiques ou à valeur ajoutée plutôt que sur la simple production d’intrants. Ces produits, a-t-il expliqué, permettront une « plus grande opportunité économique » pour l’île.
Si Sainte-Lucie avance sur une légalisation, elle rejoindrait les Bahamas, les Bermudes et les îles Vierges américaines, autres îles de la région qui envisagent de légaliser l’usage adulte.