Cannabis en Europe
La Russie et l’Ukraine s’intéressent au cannabis
Face à l’acceptation grandissante du cannabis médical outre-atlantique et en particulier aux Etats-Unis, certains pays d’Europe et d’Asie commencent à s’intéresser à ses potentialités. En Asie, la Thaïlande, la Corée du Sud et bientôt les Philippines, ont ouvert la voie au cannabis médical malgré des lois anticannabis à l’origine très dures. En Europe, de nombreux pays l’ont légalisé ces dernières années. Face à ce changement de paradigme, même les Etats les plus réfractaires comme la France ou la Russie considèrent la question.
Russie : Importer du cannabis pour la recherche
Le ministère russe de la Santé a introduit un projet de loi qui amende le décret n°508 datant du 22 juillet 2009 sur « l’ établissement des quotas de l’ État pour les stupéfiants et les substances psychotropes ». Ce texte viendrait modifier les lois actuelles en la matière pour autoriser l’importation de cannabis à des fins de recherche. Concrètement, il propose d’importer 1,1kg de cannabis, 300g de hascisch et 50g d’huile de cannabis – ce qui était impossible auparavant – et d’augmenter les quotas d’importation de THC qui étaient de 10g par an à 50g annuels.
Le document précise que le cannabis importé ne peut être utilisé qu’à des fins de recherche scientifique et que son usage médicinal reste interdit. Toutefois, le ministère de la Santé a souligné les récentes recommandations de l’OMS qui reconnaissent un intérêt thérapeutique au cannabis. Le gouvernement a d’ores et déjà approuvé le projet de loi et les scientifiques russes devraient donc recevoir du cannabis (probablement importé du Canada ou des Pays-Bas) au cours de l’année. L’objectif est d’étudier son potentiel addictif.
Les dirigeants russes ont exprimé leurs inquiétudes quant à la consommation de cannabis récréatif par la population à au moins deux reprises : lors du Conseil de la Culture et de l’Art à propos de son association avec la culture du rap et à l’occasion de la légalisation canadienne. Malgré un intérêt scientifique naissant, les autorités russes restent fermées sur le sujet. Les quelques initiatives citoyennes qui ont tenté d’ouvrir le débat sont restées lettre morte.
La ministre de la Santé ukrainienne en faveur du cannabis médical
Le 30 janvier, l’Association Ukrainienne de Cannabis Médical, une organisation non gouvernementale, a soumis une pétition au gouvernement pour légaliser le cannabis à des fins médicinales et scientifiques. Publiée sur le site web du gouvernement, en seulement deux jours la pétition a récolté plus de 6,600 signatures et obtenu le soutien de la ministre de la Santé ukrainienne, Ulana Suprun. Cette dernière a publié un post Facebook dans lequel elle recense les principaux pays qui ont autorisé son usage et les maladies ou conditions dans le traitement desquelles il est jugé efficace. Outre la Russie, l’Ukraine est entourée de la Roumanie et de la Pologne qui ont toutes deux légalisé le cannabis médical.