Cannabis aux Philippines

La Cour Pénale Internationale pourrait poursuivre Rodrigo Duterte pour sa guerre à la drogue

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Après des années de guerre sanglante contre la drogue et ses usagers, le président philippin Rodrigo Duterte pourrait voir les rouages de la justice internationale se retourner contre lui.

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En juin dernier, Fatou Bensouda, procureur en chef sortant de la Cour pénale internationale (CPI), a demandé à la justice internationale d’enquêter sur les allégations selon lesquelles Duterte procéderait à des exécutions extrajudiciaires massives de ceux qui, selon lui, vendent des drogues illégales dans le pays.

La Cour Suprême philippine a jugé a jugé que le pays devait être transparent de ces actions policières et que le gouvernement devait coopérer avec les procédures pénales de la CPI même s’il s’est retiré du Statut de Rome. Les Philippines ne sont en effet plus membre de la Cour pénale internationale depuis 2018, date à laquelle Duterte a annoncé son retrait.

Le gouvernement philippin a évalué à 6 117 le nombre de « trafiquants de drogue » tués au cours des opérations, les chiffres réels étant probablement beaucoup plus élevés et ne se limitant pas à des trafiquants. Le Haut-Commissaire des Nations unies a récemment cité des chiffres qui portent le nombre de morts à plus de 8 600, rien que depuis mars 2020, et plus de 27 000 personnes depuis mi-2016.

Un groupe indépendant de défense des droits de l’homme, connu sous le nom d’INVESTIGATE PH, a entamé des enquêtes préliminaires qui permettront de recueillir les témoignages de personnes ayant perdu des proches dans les vagues de violence de l’État. Un rapport préliminaire déjà soumis à la CPI par INVESTIGATE PH suggère que le gouvernement ne s’est pas contenté d’assassiner les personnes impliquées dans le commerce de la drogue. Des meurtres ont également été perpétrés contre des opposants politiques de Duterte, de simples consommateurs de drogues et des Philippins musulmans sous couvert de « lutte contre le terrorisme ».

Les familles des victimes ont jusqu’au 13 août pour soumettre à La Haye des documents supplémentaires détaillant les abus qui auraient été commis par les autorités philippines.

La CPI devrait décider dès la mi-août si elle poursuit formellement son enquête sur la guerre contre la drogue menée par Duterte.

Une traque aux drogues et aux drogués

Rodrigo Duterte s’est lancé dans une grande traque aux trafiquants de drogue dès le début de sa carrière politique, alors qu’il était maire de la ville de Davao. Les affirmations selon lesquelles il allait réprimer le crime, qu’il restreint majoritairement aux trafiquants de drogue, ont été l’argument central de sa campagne présidentielle de 2016.

Les forces de l’ordre philippines se retranchent derrière le concept de « nanlaban » soit une résistance à l’arrestation, pour justifier le décès des « trafiquants ». Les familles de victimes ont toutefois souvent à redire sur la mort de leurs proches.

De manière contradictoire, le président a fait allusion au fait qu’il était lui-même un consommateur de drogues illégales. Lors d’un événement gouvernemental en 2018, il a déclaré publiquement que son emploi du temps était si chargé qu’il « tuait », ce qui explique pourquoi il choisit de consommer du cannabis. « À mon âge, je ne suis pas vraiment dérangé [par mon emploi du temps chargé] parce que je prends du cannabis pour rester éveillé ».

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