Cannabis en Californie

Avec la saison de la récolte du cannabis, les saisonniers affluent en Californie

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Le comté de Humboldt en Californie est connu pour ses séquoias géants. Mais cette région à 200km au Nord de San Francisco a une autre source de renom. Humboldt est au cannabis ce qu’est Napa au vin : c’est le cœur de la production de cannabis aux Etats-Unis.

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Chaque automne, des jeunes gens, principalement dans leur vingtaine, viennent de partout dans le monde pour récolter du cannabis. Ils cherchent des jobs de « trimmers », des travailleurs qui nettoient les têtes de beuh et les préparent pour la vente. Les locaux ont un nom pour ces jeunes travailleurs migrants : les « trimmigrants« .

Plus de 100 000 plants de cannabis poussent sur les pentes de Humboldt, selon une estimation du shérif du comté. Tous ces plants ont besoin d’être récoltés au même moment et d’être nettoyés rapidement pour éviter la moisissure ou d’autres problèmes. De septembre à novembre, tout le monde est sur le pont. Et c’est là où les trimmigrants sont d’une aide précieuse.

Pour comprendre cette histoire, vous devez savoir à quoi ressemble la préparation de la weed. Le cannabis pousse en énormes buissons, et ses fleurs sont les têtes que l’on fume. Les trimmers manucurent les têtes, coupent les petites feuilles et les tiges, et mettent en forme les têtes à coups de ciseaux. L’idée est de rendre la weed présentable pour qu’elle se vende bien dans les dispensaires de marijuana médicale.

Nettoyage des têtes de cannabis

Gaberville, une petite ville de 900 résidents à Humboldt, grouille de trimmigrants pendant la saison de la récolte, des garçons et des filles, avec des sacs à dos volumineux et des pitbulls. Beaucoup d’eux ressemblent à des clochards des temps modernes.

Ces saisonniers sont payés au poids, et les plus rapides peuvent gagner jusqu’à 500$ par jour, en cash et sous la table, mais si la plantation dans laquelle ils travaillent est illégale et qu’une descente de police a lieu, ils peuvent aussi finir en prison.

La récolte attire des jeunes désireux de travailler, mais aussi des personnes plus attirées par la facilité d’accès au cannabis. Les jeunes Européens sont plus facilement embauchés que les Américains, qui sont sont vus comme des enfants de hippie.

Tim Blake fait pousser du cannabis depuis les années 70. Son collectif Healing Harvest Farms, est situé au sud de Humboldt, dans le comté de Mendocino, et organise notamment l’Emerald Cup, la Cannabis Cup locale. Sa ferme est petite mais légale. Tim fait pousser 25 plants, la limite pour de la marijuana médicale, mais ses plants sont énormes.

« Regardez les différentes couleurs » dit-il en montrant ses plantes. « Vous avez les violettes, ensuite les vert foncé, puis les vert clair ».

Les plants de Tim ressemblent à de petits arbres. Ils font plus de 3 mètres et produiront chacun plus de 3kg de weed. « Dès que vous touchez les feuilles, vous pouvez sentir la résine. Ca va directement sur vos doigts. »

Tim emploie 6 personnes pour le nettoyage de ses têtes. Soucieux qu’un étranger puisse lui voler toute sa récolte, qui vaut presque 250 000 $, Tim n’emploie que des saisonniers qu’il connait.

« On reste toute la journée assis ici », dit un saisonnier du nom de Bishma, un local qui travaille dans la restauration pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses deux enfants. Mais pendant la récolte d’automne, il vit à plein temps sur la ferme. « Certaines personnes pensent qu’on reste assis 8 heures. Mais on reste assis ici 14 heures. Et c’est le même mouvement répétitif, encore et encore ».

Beaucoup de locaux dépendent du cannabis. Pour les jeunes, c’est un job si lucratif que certains gagnent en 3 mois l’argent dont ils auront besoin pour toute l’année. La légalisation du cannabis va sans doute amener les salaires à baisser, pour se rapprocher de n’importe quels travaux agricoles. Sans parler de la mécanisation qui devrait prochainement arriver dans les champs de cannabis, et pourquoi pas dans les salles de récolte.

Via http://www.npr.org/2014/12/04/368440223/with-harvest-season-trimmigrants-flock-to-californias-pot-capital

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