Cannabis au Mexique
La production de cannabis au Mexique décline au fil des légalisations américaines
L’un des arguments les plus importants, avancés par les militants pour une légalisation du cannabis, est l’éradication du marché noir: un marché régulé du cannabis permettrait de retirer des rues le cannabis illégal, souvent cultivé en-dehors des frontières du pays, pour le remplacer par une production supervisée par l’Etat, et taxée. Aux Etats-Unis, la plupart du cannabis illégal vient du Mexique. En Uruguay, du Paraguay. Et en France, d’Espagne, du Maroc, des Pays-Bas et d’Albanie.
2 ans après les premières légalisations récréatives aux Etats-Unis, est-ce que le système fonctionne ? Alors qu’il est impossible de calculer la taille exacte du marché noir, des nouvelles données rapportées par le Los Angeles Times suggèrent que la production mexicaine de cannabis est en déclin, confirmant des rumeurs selon lesquelles les fermiers mexicains se retirent de la culture de marijuana à cause des pertes financières dues aux différentes légalisations au nord de leur frontière.
Cette tendance s’accompagne également de signes de la part des gouvernements mexicains et américains. Le gouvernement du Mexique détruit aujourd’hui moins de plantations illégales de cannabis qu’avant que le Colorado, Washington et les autres Etats légalisent le cannabis récréatif : 5000 hectares en 2015 contre 18000 en 2010.
Le volume de cannabis saisi à la frontière du Mexique et des Etats-Unis a également diminué de 30% en 2014, de 1500 tonnes par an à 1085 tonnes, mêmes si les saisies représentent seulement une petite fraction du cannabis qui parvient à franchir la frontière.
Le nombre d’arrestations US liées au cannabis cultivé à l’étranger a baissé de moitié entre 2010 et 2014, de 4519 en 2010 à 2367 en 2014, selon la DEA. Les arrestations liées à la culture illégale sur le territoire américain n’ont elles pas bougé, avec une moyenne de 1500 arrestations par an.
L’article du L.A. Times cite des fermiers mexicains qui disent que cette récolte sera leur dernière, ou que l’intermédiaire qui leur achetait leur production ne vient presque plus. Le prix au kilo a également beaucoup diminué, passant de 100$ à 30$ le kilo.
Diminution du trafic, des arrestations et des cultures illégales : what else ?