Cannabis au Pérou
Le Président du Pérou pas prêt pour la légalisation du cannabis
« Je suis quelqu’un de libéral, si vous voulez fumer un joint, je sais que vous n’aimez pas que je dise ça, ce n’est pas la fin du monde, mais la drogue dure est dangereuse » a déclaré Pedro Pablo Kuczynski, le Président péruvien, dans une interview pour une chaîne de télévision nationale. Il a également mis en garde contre le danger des drogues de synthèse.
Le débat sur une possible légalisation du cannabis au Pérou est relancé depuis cette déclaration du Président PPK. Les réactions pointent étonnamment vers l’expression « fumer un joint » (fumar su troncho) qu’il a utilisée. Le journaliste qui menait l’interview, Aldo Mariategui, a réagit a posteriori en disant que loin de critiquer son message, il pensait que le président ne devrait pas utiliser des expressions si familières.
« Il aurait pu dire que consommer du cannabis ou de la marijuana n’est pas la fin du monde, mais pas l’expression de « fumer un joint ». Je pense qu’il devrait donner l’exemple et parler avec plus de retenue en tant que Président de la République ».
Aussi, Aldo Mariategui ne voit pas de problème à la légalisation du cannabis si c’est pour éviter le marché noir.
« En Uruguay, c’est déjà légalisé, en Californie, ils vont voter pour la légalisation, au Colorado, en Oregon et dans l’Etat de Washington, c’est légal pour un usage récréatif ».
Et, contrairement à ce que nous dit le Figaro, de continuer :
« Kuczynski, en principe, n’est pas contre la légalisation, mais ce n’est pas le moment de faire une distinction entre les drogues. Je n’incite pas à la consommation de drogues ou quelque chose comme ça, mais je suis en faveur de la légalisation, car c’est le seul moyen de lutter contre les mafias. Comme on l’a vu aux Etats-Unis dans les années 30, la prohibition de l’alcool a créé Lucky Luciano, Al Capone et toutes ces mafias qui n’auraient pas existé si les prohibitionnistes n’avaient pas interdit l’alcool à cette époque. Ils ont pu s’attaquer au marché noir lorsqu’ils ont légalisé. Tous les Pablo Escobar et tous ces criminels n’existeraient pas si tout était légal, parce que la prohibition génère le marché noir et attire les mauvais éléments de la société. Maintenant, c’est un débat que de connaître effectivement les conséquences des drogues, l’addiction, la dépendance, les problèmes familiaux, etc… »
Mariategui considère que la légalisation de la marijuana sera achevée le jour où le marché noir tel qu’il le connaît aujourd’hui aura disparu.