Première récolte légale en Uruguay
La semaine dernière, les deux entreprises responsables de la production de cannabis en Uruguay ont commencé la première récolte légale, annonçant environ 300g pour chacun des centaines de plants cultivés en intérieur dans des serres.
Le président de la Junta Nacional de Drogas (le Bureau National des Drogues), Juan André Roballo, a annoncé que « très vite, la première récolte issue de plantation agréée » sera disponible en pharmacies.
Les deux entreprises, International Cannabis Corp (ICCorp) et SIMbiosys, implantées à la périphérie de Montevideo, ont planté en février sous la surveillance étroite du gouvernement via son Instituto de Regulación y Control de Cannabis (Institut pour la Régulation et le Contrôle du cannabis).
La récolte continuera la semaine prochaine. Les 6 semaines suivantes seront utilisées pour le séchage, la manucure et l’empaquetage avant d’arriver sur les étals. Dès Août, les Uruguayens pourront acheter des paquets de 5 ou 10g dans 50 pharmacies agrées. Le prix est fixé à 1€ le g, soit 1,2$.
Les stocks des pharmacies, qui seront surveillés de près, seront renouvelés tous les 15 jours. Les consommateurs pourront acheter jusqu’à 40g par mois, avec leur identité vérifiée et enregistrée à chaque achat. Certaines pharmacies ne sont pas vraiment pressées de délivrer du cannabis. Outre les problèmes de sécurité que pose la détention de grosses quantités de cannabis, certaines pharmacies ont peur d’effrayer les clients réguliers qui ne voient pas d’un bon oeil la vente légale de cannabis.
En plus des pharmacies autorisées, principalement aux alentours de Montevideo, 15 cannabis clubs existent, dans lesquels 3000 auto-cultivateurs se sont déclarés. Les clubs permettent de faire pousser jusqu’à 99 plants et de distribuer 40 grammes par mois à maximum 45 membres. Ils fonctionnent depuis 2014 et ont plusieurs récoltes légales derrière eux.
L’Uruguay permet également depuis début 2014 aux autocultivateurs (qui ne font pas partie de club) de s’enregistrer auprès de l’IRCCA et de cultiver jusqu’à 6 plantes chez eux. Ils sont aujourd’hui 4843. Ces 3 voies d’accès (en pharmacie, en clubs, chez soi) ont chacune leur registre de consommateurs et chaque consommateur ne peut légalement être que sur un seul registre: il faut choisir sa voie d’accès.
Bien qu’il n’y ait pas de loi spécifique sur le cannabis médical, l’Uruguay Medical Union développera un programme d’études sur l’usage thérapeutique.
L’Uruguay ne devrait pas ressembler au capitalisme cannabique du Colorado. Les lois interdisent en effet le branding du cannabis (aussi bien des variétés que des produits à base de cannabis) et toute forme de publicité. Les ventes sont également hors de portée des touristes ; seuls les citoyens Uruguayens et les résidents légaux pourront, théoriquement, acheter leur herbe.
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