Cannabis aux Etats-Unis
Plus d’Américains consomment du cannabis, mais moins en abusent
Selon un nouveau rapport fédéral, l’abus et la dépendance au cannabis reculent aux Etats-Unis, même parmi les Etats qui assouplissent les restrictions ou légalisent l’usage de la drogue.
En 2014, le pourcentage d’Américains de +12 ans qui satisfaisaient des critères d’abus de cannabis ou de dépendance s’élevait à 1,6%. Ce taux était à 1,8% en 2002. La diminution la plus forte s’est faite chez les adolescents (-37%) et chez les jeunes adultes (-18%). Parmi les autres populations d’âges, le changement n’était pas statistiquement significatif selon le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) qui a conduit l’étude.
Ces chiffres sont issus d’une grande étude nationale sur l’usage de drogues et la santé menée sur 900 000 personnes. Les répondants étaient considérés comme dépendants au cannabis s’ils rapportaient avoir des « problèmes émotionnels et de santé liés à l’usage de cannabis, passer beaucoup de temps dans des activités liées au cannabis, ou s’ils consommaient du cannabis en grande quantité ou depuis plus longtemps que prévu au départ ».
De la même manière, les répondants étaient en situation d’abus s’ils rapportaient avoir « des problèmes au travail, à la maison, à l’école, des problèmes avec la famille ou les amis, des problèmes vis-à-vis de la loi à cause du cannabis ».
L’étude note quand même que l’abus ou la dépendance au cannabis sont relativement rares parmi les consommateurs : seulement 11,9% étaient considérés dans au moins une des deux situations. Ce taux a diminué de 30% depuis 2002 où il était à 16,7%.
La dépendance au cannabis ou son abus deviennent donc moins communs, même si toujours plus d’Américains en consomment. Habituellement, les chercheurs s’attendent plutôt à une hausse de l’abus / dépendance en même temps que la consommation. Les auteurs de l’étude à la CDC avancent que les changements des lois sur le cannabis médical pourraient expliquer une partie de ce résultat contradictoire : « avec les changements légaux sur le cannabis thérapeutique et en particulier les politiques des Etats qui permettent un accès limité à des variétés à faibles pourcentages de THC ou de CBD, les personnes qui consomment du cannabis quotidiennement pour des raisons médicales utiliseraient des variétés qui posent moins de risques de dépendance ou d’abus ».
Il est également probable que l’évolution des lois ainsi que le comportement envers le cannabis aident à réduire certains des problèmes comportementaux qui mènent à l’abus ou à la dépendance. Un des critères d’abus, par exemple, est « les problèmes avec la loi » liés à la drogue. Lorsque la loi permet l’usage, moins de consommateurs rencontreront donc ce critère.
Les Américains voient également le cannabis comme moins risqué. En 2002, 38,3% pensaient qu’il y avait un « grand risque de préjudice » à consommer du cannabis tous les mois. En 2014, ce taux est tombé à 26,5%. La part d’Américains pensant qu’il n’y a « aucun risque » est, elle, passée de 10% à 19,9%. Les perceptions ont donc évolué avec la loi.
Ces statistiques tombent à pic. Les électeurs de 5 Etats voteront en novembre pour légaliser ou non le cannabis dans leur Etat.