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Quelles opportunités pour le business du CBD en France ?
Alors que les autorités françaises semblent très préoccupées par les dangers du cannabis CBD avec -0,2% de THC, le business du cannabidiol ne s’est jamais aussi bien porté en France. Largement démocratisé à partir des e-liquides CBD, le cannabidiol est aujourd’hui vendu sous toutes ses formes et dans quantités de produits dérivés : huiles, cosmétiques, aliments infusés, concentrés… Sans réelle régulation autour du produit brut, les opportunités de business autour du CBD sont nombreuses.
Que dit la loi ?
La loi française sur le cannabis ne considère pas le CBD comme un stupéfiant et autorise de fait son utilisation. Si l’on s’en tient à l’interprétation stricte de la MILDECA, le CBD :
- ne doit pas être issu des fleurs de chanvre
- ne peut être vendu comme un médicament si le produit n’en est pas un
- ne peut être associé avec du THC, même sous la limite légale des 0,2%
Les personnes averties auront remarqué l’étrangeté de cette position :
- le CBD est majoritairement issu des fleurs de chanvre
- aucune loi française n’oblige à n’avoir aucune trace de THC dans les produits dérivés des variétés légales de chanvre
Dans les faits et dans l’état actuel de la loi, le CBD semble pouvoir être utilisé comme chacun l’entend, pour peu de ne pas dépasser les 0,2% de THC. Un récent communiqué du Procureur de la République rappelle toutefois une décision du tribunal de Marseille en janvier 2018 qui réaffirmait l’interdiction d’avoir un produit issu d’une partie interdite du chanvre. Cette décision est actuellement contestée en appel.
Quels métiers sont concernés ?
Le business du CBD concerne bien évidemment la vente du produit final, mais pas que.
Le chanvre, dont est issu le CBD, peut être cultivé légalement en France. La loi française restreint toutefois l’utilisation du chanvre aux fibres et aux graines. L’extraction du CBD via les fleurs se fait donc majoritairement aujourd’hui à l’étranger. Toutefois, le débat actuel autour des fleurs CBD pourrait voir leur statut être mis en adéquation avec la loi européenne, et donc ouvrir la possibilité de leur utilisation commerciale et industrielle. Dès lors, l’extraction de CBD sur le sol français serait facilité, avec toutefois l’obligation de ne pas dépasser 0,2% de THC lors du processus d’extraction.
Côté distribution, on pourrait voir le CBD :
- chez des professionnels de la santé ou dans des centres de bien-être
- dans les boutiques d’aliments healthy
- dans des cafés ou des boulangeries
- dans des magasins vendant de la fleur CBD
- dans tout le secteur du bien-être : nutritionnistes, coachs sportifs, masseurs, chiropracteurs…
- dans des cliniques vétérinaires
- et bien sûr en ligne
Quels produits sont concernés ?
Tous les produits sont imaginables avec le CBD, bien qu’on retrouve essentiellement :
- e-liquides CBD, fabriquées avant tout à partir de PG/VG, d’isolat de CBD et de monoterpènes organiques
- Cartouches CBD à vaper, plus concentrées et parfois fabriquées à partir de vraies variétés de cannabis
- Concentrés : isolat, wax, shatter…
- Huiles et Liquides full-spectrum : à la différence des e-liquides, ils sont généralement produits à partir des plantes entières, avec l’ensemble des cannabinoïdes et des terpènes, et un taux de THC inférieur à 0,2%
- Produits alimentaires infusés au CBD
- Fleurs CBD
Concernant ces dernières, vous pourriez vous demander si la fleur de cannabis CBD est légale en France ? La réponse actuelle est que :
- la loi française interdit l’usage « industriel et commercial » de la fleur de chanvre
- la loi européenne ne restreint pas l’utilisation du chanvre à certaines parties de la plante et interdit à des législations nationales de restreindre le commerce du chanvre
Quelles difficultés ?
Toutes les entreprises travaillant légalement de près ou de loin dans le domaine du chanvre ou du cannabis en France le savent : les banques sont réticentes à héberger des commerces dont le principal sujet d’activité tourne autour du cannabis. Que ce soit pour l’ouverture d’un compte, la mise à disposition d’un TPE pour une boutique ou des moyens de paiement en ligne, pour un site de e-commerce par exemple, mieux vaut avoir de bonnes relations avec son banquier.