Nouvelle-Zélande : la première entreprise à obtenir une licence pour produire du cannabis médical
L’entreprise Hikurangi Cannabis Company, basée sur la côté Est de la Nouvelle Zélande à Ruatoria, est la première entreprise à recevoir l’approbation du ministère de la Santé pour la manufacture de produits pharmaceutiques à base de cannabis médical pour des test cliniques. Cette décision s’intègre dans le programme national de cannabis médical avec une nouvelle loi qui doit passer en seconde lecture le mois prochain et déterminera les standards relatifs à la manufacture, l’importation et l’approvisionnement de ces produits.
La première licence du genre avait toutefois été accordée à une université. Medsafe, l’autorité en matière de régulation médicale, a confirmé l’information. La compagnie a candidaté en avril dernier et vient d’obtenir, le 24 août, la licence qui l’autorise à cultiver des variétés de cannabis médical et à confectionner des produits à partir de ses récoltes. Pour l’instant ces produits sont destinés à la recherche mais, une fois approuvés, pourront être commercialisés sur le marché néo-zélandais et au-delà.
Un cannabis médical made in Nouvelle-Zélande
L’entreprise va donc produire des produits pharmaceutiques et pas seulement la matière première : « nous avons un pharmacien dans l’équipe et des médecins chercheurs sur le pied de guerre prêts à faire les tests » a affirmé Manu Caddie, le co-fondateur de l’entreprise. Il a expliqué qu’ils avaient, pour l’instant, deux produits en vue : une seringue orale pour administrer l’huile de cannabis dans la bouche et des produits pour l’arthrite et la douleur qui pourraient s’appliquer par voie cutanée.
La compagnie veut produire selon les standards du gouvernement dès l’année prochaine et fait d’un accès efficace et sûr sa priorité : « Nous savons que beaucoup de personnes souffrent tous les jours et aimeraient avoir accès à un produit médical dans lequel ils peuvent avoir confiance et dont le prix est abordable ». En effet, les prix des produits étrangers ont tendance à doubler avant d’atteindre les côtes néo-zélandaise. Le Sativex, par exemple, coûte 1000$ par mois. Le coordinateur de Medicinal Cannabis Awareness New Zealand explique que « les produits cultivés localement sont susceptibles d’être bien moins chers ».
Sur ce point, malgré le fait qu’elle attende un intérêt croissant d’entreprises outre-mer, la compagnie a déclaré que sa priorité était le marché néo-zélandais. Les commandes étrangères comme l’accord passé le mois dernier avec une compagnie de Seattle pour l’approvisionnement de 3 000 kg de produits de cannabis médical sur 4 ans pour 160 millions de dollars, servent en priorité au financement de la compagnie et à la création de nouvelles infrastructures qui rendront le prix du médicament abordable en Nouvelle-Zélande.
Une initiative locale pour le développement
La compagnie a été créée grâce à la participation et aux efforts des membres de la communauté locale, « sans aide du gouvernement », a déclaré Manu Caddie. « Nous sommes un groupe de fermiers de la côte Est qui se sont organisés ». La compagnie a levé des fonds, environ 3 millions de dollars, via un plateforme de crowdfunding. Plus de 3000 personnes dont plus de 1500 familles locales ont investi en achetant des parts de la compagnie à un minimum de 50$. Grâce aux fonds levés, la compagnie a obtenu l’attention du gouvernement et négocie l’allocation de fonds pour le test des produits.
L’initiative a pour but de booster l’économie de la région, qui bat de l’aile, en y implantant une industrie qui crée des produits à valeur-ajoutée : « Pouvoir mettre en œuvre nos objectifs économiques et communautaires de construire une industrie pharmaceutique a Ruatoria est un événement majeur. Nous sommes enthousiaste de pouvoir baser cette nouvelle industrie dans notre communauté, une région rurale qui a désespérément besoin de nouvelles opportunités de développement économique. Sans le soutien local important (…) ça n’aurait pas été possible » a déclaré Manu Caddie.
Il a ajouté que l’initiative pourrait potentiellement doubler les revenus des ménages dans la zone et fournir des opportunités d’emploi, peut-être même attirer de nouveau ceux qui sont partis, voire attirer des travailleurs spécialisés d’autres régions. Pour l’instant, le groupe se bat pour que la loi n’inclue pas le fait que les travailleurs qualifiés qui ont un casier judiciaire soient mis à l’écart. Le développement ainsi engendré permettra la création de nouvelles infrastructure et de nouveaux foyers et commerces. La prochaine étape pour la compagnie est de construire des serres pour la culture et des structures pour l’extraction et la transformation de la matière première en médicaments.
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