Cannabis en France
La Nouvelle-Calédonie classe le CBD comme stupéfiant
La Nouvelle-Calédonie a placé le CBD sur la liste des stupéfiants. Malgré sa légalité en France et la reconnaissance croissante de la communauté scientifique de ses vertus thérapeutiques, la Nouvelle-Calédonie a donc interdit le CBD via l’annexe de l’arrêté du 10 avril, parue dans le Journal Officiel.
Comment un produit reconnu non-psychotrope et thérapeutique s’est-il retrouvé dans la liste des stupéfiants en 2018 alors que la tendance mondiale est à l’opposé ? La Nouvelle-Calédonie possède ses propres institutions législatives et financières ainsi qu’une grande autonomie. La décision vient donc des députés de l’archipel. Chronologiquement, cet arrêté intervient entre le « buzz » des e-liquides CBD en décembre dernier et le « rappel à la loi » sur le CBD de la Mildeca en juin.
Avancer à reculons
Le Journal Nouvelles-calédoniennes a relayé les propos de Madame Ducrocq-Montblanc, docteur en pharmacie et inspectrice à la Direction des affaires sanitaires et sociales sur le sujet : « Ce qui est clair depuis 2015, c’est que le cannabidiol a un effet psychoactif, ce qui a été acté par la Commission des stupéfiants de l’Agence des médicaments ».
La députée se réfère donc à un texte qui date de trois ans qui stipule que le CBD a un effet psychoactif, mais aussi qu’il est trop tôt pour statuer sur ces effets et que des études complémentaires sont nécessaires. En trois ans, de nombreuses études ont corroboré le fait que le spectre thérapeutique de la molécule CBD est extrêmement large et les effets secondaires, néfastes ou toxiques ainsi que les effets psychotropes inexistants. L’OMS est d’ailleurs allé en ce sens en décembre dernier, en déclarant le CBD sûr et non-addictif.
La Commission des stupéfiants de l’Agence des médicaments reconnaissait dans le même rapport l’effet analgésique du CBD, l’absence d’effets toxiques ou de dépendance, et faisait référence à une étude américaine en cours sur un traitement au CBD des cancers métastatiques.