Mama Kana

Cannabis en France

Le NFP est-il pour ou contre la légalisation du cannabis ?

Publié

le

Avec l’arrivée du bloc NFP à l’Assemblée Nationale, et en attendant à ce qu’il parvienne à nommer un potentiel Premier ministre, une question nous vient naturellement à l’esprit : le NFP est-il pour ou contre la légalisation du cannabis ?

PUBLICITE

Après une recherche dans leur programme, qui était orienté vers l’urgence de sortir des années Macron, nulle mention stricte d’une initiative sur la question des drogues en général. Tout au plus pourrait-on voir un lien avec les propositions suivantes :

  • “Agir contre la surpopulation carcérale”, 14,7 % de la population carcérale étant aujourd’hui en prison suite à une infractions à la législation sur les stupéfiants selon l’Observatoire international des prisons.
  • “Mettre en place les récépissés pour les contrôles d’identité”, ces derniers nourrissant le harcèlement policier dont la drogue est bien souvent le carburant
  • “Abroger […] les lois qui […] portent atteinte à nos libertés individuelles et collectives”, la prohibition des drogues en général et du cannabis en particulier faisant évidemment partie de ce type de lois

Il faut donc plutôt s’orienter vers la vision de chaque parti du bloc NFP.

Partis de gauche et positions sur le cannabis

Pour Les Verts / Ecologistes , c’est très clair. Le parti incline vers une légalisation du cannabis depuis (au moins ?) 1997 et les déclarations de Dominique Voynet, alors ministre de l’Environnement, déclarant dans Charlie-Hebdo qu’elle était favorable à la dépénalisation du cannabis. Elle était alors défendue sur TF1 par Elisabeth Guigou (PS), ministre de la Justice, pour qui « ce n’est pas un drame de fumer un joint, sauf […] si cela devient régulier ». O tempora, o mores. A l’élection présidentielle de 2002, Noël Mamère conservera le thème, comme Yannick Jadot en 2022 et ses déclarations lors de la visite de l’entreprise La Fleur – Delled.

La France insoumise milite elle aussi pour une légalisation du cannabis. Le parti de gauche s’est notamment opposé à l’amende forfaitaire “cannabis” et avait proposé en 2018 de légaliser le cannabis à la place, reprenant d’ailleurs une proposition de loi présentée par onze députés du Groupe Écologie les Verts le 11 janvier 2017.

Pour le Parti communiste français et le Parti socialiste, c’est plus compliqué. Le PCF souhaite abroger la loi de 1970 qui instaure la prohibition des drogues et mettre fin à la répression des usagers. Le dernier candidat Fabien Roussel, se contentait d’évoquer la nécessité d’un débat sur le sujet. Son candidat aux européennes s’est lui déclaré contre une légalisation du cannabis dans une pastille TikTok menée par Brut.

A l’inverse, Raphaël Glucksmann, candidat PS, s’y est déclaré pour une légalisation, alors que son parti oscille entre reconnaitre l’échec de la politique de prohibition – avec Daniel Vaillant, Anne Hidalgo, Cécile Duflot, Vincent Peillon ou Jean-Marc Ayrault par exemple – et refuser toute idée d’évolution – François Hollande, Johanna Rolland ou Arnaud Montebourg, ce dernier s’étant déclaré contre “la verveine” dès 1997 lors de l’envoi par le CIRC de 577 joints aux députés français. Plus récemment, Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, proposait des expérimentations localisées et non une légalisation directe.

Concernant les plus petits partis comme Place publique (Glucksmann), Génération·s (Benoit Hamon) ou le Nouveau Parti anticapitaliste, les trois tendent vers la volonté de légaliser le cannabis.

Dur de compter les points donc. Si la majorité des groupes formant le NFP étaient pour une légalisation du cannabis, ces 30 dernières années nous ont montré que les volontés de changement de la loi sur les drogues se heurtaient le plus souvent à l’exercice du pouvoir.

Depuis Mitterrand, nombre de militants ont cru le temps de la légalisation arriver, notamment en 1997, avec les déclarations de Dominique Voynet. Charles Pasqua, pas le plus ouvert sur les questions de société, appelait même en 1993 à l’ouverture d’un débat.

Il y a peu, Emmanuel Macron avait vu “une certaine forme d’efficacité” dans la légalisation. Il a toutefois dirigé une politique uniquement répressive sur le sujet. Son ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui vantait précédemment les vertus de la légalisation, a opéré un virage à 180° en revêtant son costume de super flic, en re-pénalisant l’usage simple de cannabis avec l’amende forfaitaire. La porte a également été laissée grande ouverte à Gérald Darmanin pour opérer une répression toujours plus forte, meurtrière et finalement inefficace.

1 commentaire

Trending

Quitter la version mobile