Cannabis au Canada
Moins d’incidents entre jeunes et policiers après la légalisation du cannabis au Canada
La légalisation du cannabis au Canada a entraîné une baisse des incidents entre les jeunes du pays et les forces de l’ordre, selon des données publiées au début du printemps.
Les résultats, publiés en avril dans la revue Drug and Alcohol Dependence, montrent que la loi canadienne sur le cannabis, en vigueur depuis cinq ans, « a été associée à une réduction significative des infractions liées au cannabis signalées par la police, tant chez les hommes que chez les femmes », parmi les citoyens âgés de 12 à 17 ans.
En examinant les données de la police entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2021, les chercheurs du Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto ont constaté un taux de 4,04 incidents quotidiens chez les jeunes femmes, soit une diminution de 62,1 %, et de 12,42 infractions quotidiennes chez les jeunes hommes, ce qui représente une réduction de 53 %.
La loi sur le cannabis est officiellement entrée en vigueur au Canada en octobre 2018, légalisant l’usage récréatif de la marijuana pour les adultes âgés de 18 ans et plus.
« Les résultats suggèrent que l’impact de la Loi sur le cannabis sur la réduction des crimes liés au cannabis chez les jeunes est fort, soutenant les objectifs de la loi visant à réduire la criminalisation liée au cannabis chez les jeunes et les effets associés sur le système de justice pénale canadien », ont écrit les chercheurs dans leur conclusion.
Les chercheurs ont ajouté qu’il n’y avait « aucune preuve d’association entre la légalisation du cannabis et les schémas de crimes contre la propriété ou de crimes violents ».
Dans leur compte-rendu, les chercheurs ont écrit : « La Loi sur le cannabis a été associée à des diminutions soutenues et substantielles d’environ 50 % à 60 % des tendances nationales des incidents criminels liés au cannabis chez les jeunes hommes et les jeunes femmes déclarés par la police au cours d’une période d’environ trois ans après la légalisation….. Étant donné que les démêlés avec la police et le système de justice pénale canadien pour des incidents criminels liés au cannabis représentent un préjudice social et individuel important pour les jeunes, il est raisonnable de conclure que nos résultats démontrent un avantage associé à la mise en œuvre de la Loi sur le cannabis. »
Les chercheurs ont déclaré qu’ils avaient « précédemment rapporté que la Loi canadienne sur le cannabis de 2018, permettant aux jeunes de posséder jusqu’à 5 g de cannabis séché ou l’équivalent pour un usage personnel/partage, était associée à une réduction à court terme (76 jours) après la légalisation des crimes liés au cannabis déclarés par la police chez les jeunes. »
Les résultats concordent avec une autre étude récente, également publiée dans Drug and Alcohol Dependence, qui a montré que la légalisation du cannabis au Canada n’a pas entraîné d’augmentation des accidents de la route.
« Ni la LCC [loi canadienne sur le cannabis] ni le NCS [nombre de magasins de cannabis par habitant] ne sont associés à des changements concomitants dans les résultats (en matière de sécurité routière). … Au cours de la première année de mise en œuvre de la CRUL [loi sur l’usage récréatif du cannabis] à Toronto, aucun changement significatif n’a été observé dans les accidents, le nombre de victimes de la route et le KSI [tous les usagers de la route tués ou gravement blessés] », indique l’étude.
Une autre étude, réalisée en 2021, a abouti à des résultats similaires, ne trouvant « aucune preuve que la mise en œuvre de la loi sur le cannabis ait été associée à des changements significatifs dans les schémas post-légalisation des visites aux urgences pour traumatismes routiers de tous les conducteurs ou, plus spécifiquement, des présentations aux urgences pour traumatismes routiers des jeunes conducteurs ».
« Étant donné que la loi canadienne sur le cannabis exige que le Parlement canadien examine les conséquences de la loi sur la santé publique au plus tard en 2023, les résultats de la présente étude peuvent fournir des données empiriques non seulement pour l’évaluation canadienne du calcul des préjudices et des avantages, mais aussi pour d’autres juridictions internationales qui évaluent les mérites et les inconvénients des politiques de légalisation du cannabis », indique l’étude.