Au Mexique, légaliser toutes les drogues pour combattre les cartels

Alors que le Mexique devait légaliser le cannabis d’ici la fin du mois, avec probablement un peu de retard en raison des pressions que le pays subit de la part d’entreprises voulant influencer le processus de légalisation, Mario Delgado Carrillo, chef du parti au pouvoir MORENA, suggère de légaliser toutes les drogues pour combattre les cartels.

« Je pense qu’après les événements survenus à Culiacán [ndlr: un des fils d’El Chapo a été capturé, déclenchant une guerre urbaine instantanée, puis relâché par la police pour apaiser la situation], il est urgent de s’inscrire dans un processus de régulation des drogues. Nous devrions commencer par le cannabis et créer un cadre juridique pour sa réglementation et sa légalisation et réduire ce marché noir », a déclaré Mario Delgado Carrillo.

« Il faudrait commencer maintenant par réguler le marché de la drogue, pour éliminer ces marchés qui donnent autant de pouvoir au crime organisé», a-t-il déclaré.

Delgado Carrillo a déclaré que, même si le programme de l’Assemblée était chargé, les législateurs pourraient aborder la question de la réforme à la fin du mois de novembre ou au début du mois de décembre.

« Le Mexique doit faire un pas en avant », a-t-il ajouté. « Nous allons devoir expérimenter cette régulation, mais l’objectif devrait être de protéger le droit des personnes à la santé, au développement de la libre personnalité et d’éliminer le marché noir des drogues. »

Le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, a déjà inclus la dépénalisation des drogues dans un plan publié en mai dernier. Cette proposition incluait également une disposition qui fournirait aux consommateurs un « approvisionnement en doses avec ordonnance », suggérant qu’une certaine forme de distribution légale serait autorisée pour les personnes malades.

« En matière de stupéfiants, la stratégie prohibitionniste est déjà insoutenable, pas seulement à cause de la violence engendrée par ses piètres résultats en termes de santé publique », précise le document. « Dans la plupart des pays dans lesquels elle a été appliquée, cette stratégie ne s’est pas traduite par une réduction de la consommation. »