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Le futur marché canadien des edibles, concentrés et topiques estimé à 2,7 milliards de dollars
La deuxième vague de légalisation du cannabis récréatif n’est plus très loin au Canada. En octobre prochain, un an après la légalisation des fleurs et des huiles, les edibles, les concentrés et les topiques seront légaux. Les premières estimations indiquent que ce nouveau marché pourrait valoir 2,7 milliards de dollars.
Une légalisation moins attendue mais quand même lucrative
Cette estimation émane de la société de consulting internationale Deloitte. Selon elle, ce sont les edibles qui représenteront la part de marché la plus importante avec 1,6 milliard de dollars en ventes annuelles. Les boissons infusées au cannabis, un marché qui a déjà attiré de gros investissements, représentera 529 millions de dollars par an. Le reste – teintures, topiques, concentrés, capsules – est estimé à 400 millions de dollars de ventes annuelles.
Malgré ces chiffres prometteurs, un sondage mené par l’Université de Dalhousie indique que la demande pour les edibles a baissé depuis la légalisation du cannabis. En 2017, 46% des personnes interrogées indiquaient être intéressées par les edibles contre seulement 36% des répondants cette année. « Ce qu’on retire de ce sondage c’est que les gens ne sont pas aussi excités ou enthousiastes à propos du cannabis en général », explique Sylvain Charlebois, directeur des laboratoires d’analyses agro-alimentaires.
Les analystes de Deloitte précisent que « l’introduction de produits comestibles infusés au cannabis va clairement menacer l’industrie de l’alcool car les consommateurs utilisent ces genres de produits dans des contextes similaires ». Cet effet de la légalisation a été anticipé par plusieurs groupes alcooliers qui se sont engagés dans des partenariats avec des producteurs de cannabis canadien et des laboratoires pour mettre au point des boissons infusées au cannabis. Le credo semble être « la diversification plutôt que la concurrence ».
Le gouvernement a d’ores et déjà publié des premières considérations de régulation, l’année dernière, mais celles-ci ne sont pas définitives. Santé Canada a signifié sa volonté d’entamer un dialogue avec les industriels. Parmi les propositions du gouvernement : des limites de THC pour chaque catégorie de produits, une taxation basée sur la teneur en THC et des normes de packaging très strictes.
Parallèlement, Santé Canada s’est mis à octroyer de nouvelles licences de production, notamment pour la culture en extérieur. Pour éviter les problèmes de pénuries qui ont frappé le cannabis légal dès les premiers jours de légalisation, il faut en effet veiller à avoir assez de matière première pour les extractions et la production de produits dérivés. Il faut donc que les nouvelles récoltes démarrent au plus vite.