Le manque de sommeil provoque les mêmes effets que le cannabis
A la différence du cannabis, le manque de sommeil n’a jamais été illégal. Pourtant, les récepteurs cannabinoïdes semblent réagir de la même manière aux deux, à savoir donner envie de manger des aliments gras. Les chercheurs pensent maintenant savoir pourquoi : la perte de sommeil influe sur les mêmes chemins neuronaux de l’odeur que le cannabis.
Le manque de sommeil, une carence moderne
On sait depuis longtemps que la privation de sommeil pousse à rechercher des aliments riches en calories. Pour décrypter comment ce processus fonctionne, Thorsten Kahnt, neurologue à la Feinberg School of Medicine de Chicago, dans l’Illinois, s’est inspiré d’études liant la privation de sommeil chez l’homme à une augmentation de certaines molécules dans le système endocannabinoïde, le système de récepteurs notamment affecté par le cannabis. Des études chez la souris ont montré que ce système influe sur les processus cérébraux liés à l’odeur, puissants moteurs de l’appétit.
Selon Thorsten Kahnt, personne n’avait établi de lien clair entre le sommeil, le système endocannabinoïde, l’odorat et l’appétit chez l’homme auparavant. Le manque de sommeil, s’il pousse à la consommation de nourriture plus calorique, est alors associé à une hausse du risque d’obésité, d’hypertension ou de diabète, et pourrait être une des causes de la prévalence de surpoids dans nos sociétés modernes.
Pour ce faire, lui et son équipe ont demandé à 25 volontaires en bonne santé de dormir 4 ou 8 heures par nuit. Quatre semaines plus tard, les volontaires ont répété l’expérience, mais ceux qui dormaient 4 heures pendant le premier cycle dormaient 8 heures et inversement. Le lendemain soir, les volontaires ont fourni des échantillons de sang. Comme prévu, les volontaires privés de sommeil présentaient des taux plus élevés de 2-oléoylglycérol, une molécule susceptible d’agir sur les récepteurs endocannabinoïdes.
Le groupe privé de sommeil n’a pas signalé avoir eu plus faim que ses compagnons bien reposés et, lorsqu’ils ont reçu un buffet de nourriture, les deux groupes ont consommé la même quantité moyenne de calories. Toutefois, les personnes du groupe privé de sommeil ont systématiquement choisi des aliments contenant plus d’énergie par gramme, par exemple des beignets glacés à la place des muffins aux bleuets.
Une question d’odeurs
Pour vérifier si le sommeil affectait les parties du cerveau traitées par les odeurs, les chercheurs ont également procédé à une analyse par IRM. Les participants à l’étude sentaient une variété d’odeurs d’aliments et de non-aliments, notamment du rôti au four, des brioches à la cannelle, de l’ail et des odeurs de sapin.
Les chercheurs ont examiné des balayages du cortex piriforme, une région en forme de poire responsable de l’interprétation des odeurs dans le cerveau et parsemé de récepteurs endocannabinoïdes. Si l’augmentation du nombre de molécules dans le système endocannabinoïde modifiait la façon dont le cerveau interprétait l’odeur, et donc l’appétit d’une personne, les chercheurs ont estimé que le cortex piriforme devait présenter des variations de l’activité de traitement des odeurs correspondant aux modifications des préférences alimentaires des volontaires.
Les chercheurs ont toutefois découvert que les cortex piriformes des participants privés de sommeil présentaient une activité accrue en réponse aux odeurs liées aux aliments, mais pas d’une manière directement corrélée à leurs modifications de l’appétit. Par exemple, deux volontaires avec la même augmentation de codage d’odeur pourraient avoir choisi des aliments avec différentes quantités de graisse et de calories au buffet.
Cette hausse d’activité olfactive se produit en parallèle d’une perturbation de la connectivité du cortex piriforme à l’insula, la zone cérébrale qui régule l’apport calorique : les personnes qui présentent des niveaux élevés de cannabinoïdes ont donc moins de contrôle sur les quantités ingérées, ce qui expliquerait leur attirance vers des aliments plus gras et plus sucrés.
Kahnt souligne que les causes et les effets du cannabis dans les différentes régions du cerveau ne sont pas clairs. “Nous ne savons pas qui parle et qui écoute”, dit-il. Mais le travail renforce le lien entre la privation de sommeil et les processus sensoriels. “Cela souligne également le rôle que joue l’odorat dans l’orientation des choix alimentaires”, dit-il. En savoir plus sur la manière dont des facteurs externes peuvent affecter le traitement des odeurs et l’appétit pourrait conduire à de nouvelles approches pour traiter l’obésité ou les troubles de l’alimentation.
-
Cannabis au Canadail y a 2 semaines
Une clinique canadienne lance une étude de 3 ans sur le cannabis médical
-
Cannabis en Florideil y a 2 semaines
Elon Musk donne 500 000$ contre la légalisation du cannabis en Floride
-
Etudes sur le cannabisil y a 2 semaines
Une nouvelle étude relie consommation de cannabis et augmentation de l’activité physique
-
Cannabis en Franceil y a 2 semaines
Olivier Faure, favorable à la légalisation du cannabis et à son expérimentation “dans certains départements et certaines villes”
-
Cannabis aux Etats-Unisil y a 2 semaines
Un membre du Congrès américain pousse son projet de loi pour augmenter le pourcentage de THC dans le chanvre à 1%
-
Cannabis aux Etats-Unisil y a 2 semaines
Kamala Harris présente son plan de légalisation fédérale du cannabis
-
Businessil y a 2 semaines
Le logiciel seed-to-sale Trustt ouvre sa plateforme en freemium
-
Communiqués de presseil y a 2 semaines
ANANDA Scientific annonce un essai clinique évaluant le Nantheia™ ATL5, dans le traitement du trouble concomitant de l’utilisation des opioïdes et de la douleur chronique.