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Luxembourg : Vers un « projet-pilote temporaire » avant la légalisation du cannabis

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C’était un débat animé, de plus de trois heures. Pour la première fois depuis plus d’un an, la légalisation du cannabis récréatif était de retour devant la Chambre des députés du Luxembourg. Et le gouvernement du Grand-Duché donne quelques précisions sur sa mise en place, devant les 60 députés de la Krautmaart.

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Tout d’abord, malgré le retard pris sur le calendrier, la légalisation du cannabis « reste une priorité » pour le gouvernement de coalition. Ce sont les mots employés par la ministre socialiste de la Santé. Paulette Lenert précise également aux députés que le gouvernement rendra sa copie au mois de juillet. Un potentiel plafond au taux de THC était notamment évoqué, devant le Parlement.

L’exécutif luxembourgeois, dirigé par le Premier ministre libéral Xavier Bettel devrait probablement avancer à pas de loups. Des magasins de cannabis ne feront pas leur apparition d’un jour à l’autre dans les rues de Grund, le centre historique de la capitale luxembourgeoise. Le Grand-Duché se dirige plutôt vers un « projet-pilote temporaire », selon le ministre écologiste de la Santé.

Les voisins du Luxembourg craignent la légalisation

Une manière de gagner du temps afin de calmer les pays frontaliers. La France, la Belgique et l’Allemagne mettent la pression à son voisin pour ne pas créer un « Amsterdam luxembourgeois ». Le gouvernement avait même dû envoyer l’ancien vice-premier ministre déminer le terrain auprès du quotidien français Le Républicain Lorrain. Hier encore, le ministre de la Santé a dû batailler devant la possibilité de « narcotourisme », évoquée par le chef de l’opposition, Christian Wiseler.

Le président du Parti populaire chrétien-social (CSV) est le principal pourvoyeur de cette légalisation. Son principal argument ? Le danger pour les jeunes Luxembourgeois. « Il sera très difficile de dire que la consommation de cannabis est légale et, en même temps, de dire : ‘Pour l’amour de Dieu, ne le prenez pas, car cela vous fait du mal’. Les jeunes ne comprendront pas que cela leur est interdit », assène-t-il à la tribune.
Ce débat devant les 60 députés permet aussi d’y voir plus clair, sur les intentions de vote des groupes politiques. Le CSV, avec ses 21 députés, dira très sûrement « non ». Mais il devrait être isolé. En effet, le Parti démocrate (12 sièges) devrait voter pour la promesse de campagne de leur Premier ministre. Les Verts (9 députés) voteront oui, ainsi que les partis d’opposition comme le Parti pirate (2 sièges) et La Gauche (2 sièges). Le Parti socialiste (10 élus), lui, semble conditionner son vote à un « cadre » donné à la légalisation.

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