Cannabis en Uruguay
L’Uruguay va autoriser jusqu’à cinq nouveaux producteurs de cannabis début 2019
L’Uruguay a été le premier pays du monde à légaliser le cannabis récréatif en 2013. Depuis, le Canada et les Iles Mariannes du Nord en ont fait autant et d’autres pays sont sur le point de le faire comme le Mexique et le Luxembourg. Les consommateurs de cannabis uruguayens peuvent s’en procurer auprès des pharmacies habilitées à vendre le produit, de coopératives ou bien cultiver leurs propres plantes.
L’Uruguay ne compte actuellement que deux producteurs licenciés pour l’approvisionnement des pharmacies et l’offre peine à satisfaire la demande. Pour remédier aux fréquentes pénuries, l’Institut pour la Régulation et le Contrôle du Cannabis (IRCCA) a annoncé qu’il lancerait, le 11 février prochain, un appel à candidature pour accorder des licences à un maximum de cinq nouveaux producteurs
Une production trop faible
Que les consommateurs se procurent du cannabis en pharmacie, en coopérative ou via leur propre culture, ils ont l’obligation de s’enregistrer auprès des autorités compétentes. Depuis 2017, date du début des ventes légales, le nombre de personnes enregistrées pour l’achat en pharmacies va croissant. Début décembre, l’Uruguay comptait 41.469 personnes enregistrées pour l’accès au cannabis de manière légale : 31 707 pour l’achat en pharmacie, 7 012 via l’auto-culture et 2 750 en tant que membre d’un club. « Avec une croissance constante du nombre d’usagers enregistrés, nous avons identifié le problème d’approvisionnement comme étant le fait d’un manque de production » a déclaré Martin Rodriguez, directeur de l’IRCCA.
En légalisant, l’Uruguay voulait supprimer le marché noir, un objectif qui a partiellement été atteint puisque cette année, les ventes légales ont dépassé les ventes illégales. « L’Uruguay est proche d’incorporer tous les usagers fréquents de cannabis dans le cadre légal » explique Diego Olivera, directeur du Conseil National sur les stupéfiants. Cependant, cet objectif a été freiné par un approvisionnement sporadique dû à un écart entre la production et la demande. « Le fait d’avoir plus de produits disponibles pourrait également nous permettre d’ajouter des points de ventes et de toucher des usagers dans des régions du pays qui sont pour l’instant hors du cadre » ajoute Martin Rodriguez.
Devenir producteur en Uruguay
Comme le résume MJBizDaily, pour candidater, les participants devront payer 5 000 dollars auxquels s’ajouteront des frais de licence. Ils auront alors un contrat de production de 2 000kg de fleurs séchées par an. Aucun autre produit n’est autorisé. Chaque producteur se verra assigné une parcelle de trois hectares dans la même région et sur des terres que possèdent le gouvernement et dont il assurera la sécurité extérieure. Le cannabis devra être cultivé en intérieur ou dans des serres avec des moyens de contrôle de la température, de la lumière et de l’humidité. Seules les deux variétés autorisées et fournies par le gouvernement pourront être cultivées. Elles sont toutes les deux limitées à 9% de THC.
Le programme de cannabis récréatif uruguayen reste strictement régulé et les nouveaux producteurs devront en respecter les contraintes. La production devra être conforme au critère de qualité de UNIT ISO 9001/2015 et devra obligatoirement faire l’objet d’une vérification par un tiers indépendant. De plus, les producteurs doivent avoir au moins un chimiste pharmaceutique, un agronome et un expert de contrôle qualité dans leur équipe. Les informations financières telles que les investissements prévus et l’origine des fonds doivent être intégrées au dossier de candidature.
Les producteurs sélectionnés seront responsables de la sécurité intérieure de leurs installations et de la livraison de leurs produits aux pharmacies. Un gramme de cannabis est vendu $1.30 en pharmacie dont 90% va au producteur. Nous n’avons pas encore connaissance des éventuels candidats mais Aurora Cannabis s’est déjà placée sur le marché avec l’acquisition récente de ICC Labs, un des deux producteurs de cannabis récréatif déjà habilités par le gouvernement.