Cannabis au Colorado

La légalisation du cannabis corrige-t-elle les problèmes de racisme ?

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A travers les Etats Unis, les diverses formes de la légalisation du cannabis font ressortir le problème raciste qui touche le pays. Les noirs et latino-américains peinent à ouvrir des dispensaires et trouver des emplois dans le secteur du cannabis.

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L’inégalité raciale de la weed

Unique Henderson maîtrise l’art du cannabis. Il sait comment le faire pousser, comment et quand le récolter, quelles sont les variétés et leurs effets sur le client. Lorsqu’il apprend que le Colorado va légaliser l’herbe, il se paye des cours pour participer à ce que les américains surnomment « The Green Rush ». Alors que son compagnon  de formation trouve facilement un emploi, les portes se ferment devant lui. Pourquoi ?

Durant sa jeunesse, il a été pris deux fois en possession de cannabis lors de contrôle policier. Rien de méchant, juste de quoi faire deux ou trois joints dans son pochon. Ce qui l’a marqué, c’est que son casier fut ouvert et que les deux blancs qui fumaient avec lui furent relâchés dans la nuit. Apres trois ans de légalisation, il n’en démord pas : «  Je vois des gens venir d’ailleurs ouvrir leur boite et vivre confortablement. Moi je ne peux pas le faire à cause de mon « passé » avec le cannabis, ça me rend fou ».

En comparaison Jason Ray a été chopé avec près de 30 grammes puis relâché après une nuit de GAV. Il possède désormais une usine de production et s’estime heureux de ne pas avoir eu son casier ouvert. « Si j’avais été condamné, je n’aurais jamais pu travailler là-dedans. Mais la vente sur le marché illégal m’a permis de connaitre le produit. On ne peut pas se lancer comme ça dans l’industrie et faire de l’argent sans connaitre les contraintes de la plante ».

Alors que des études montrent que le « deal » d’herbe concerne autant les blancs que les noirs, les noirs sont condamnés 4 fois plus souvent que les blancs pour les mêmes méfaits. Selon Buzzfeed, seul 1% des 3200 dispensaires de cannabis serait tenu par des noirs au Colorado. On aperçoit également la fracture réelle entre blancs et noirs dans les commentaires des articles américains sur le sujet.

L’exemple californien

La loi 64 légalisant l’usage récréatif du cannabis en Californie propose un nouvel angle sur le sujet. Tous les habitants de Californie concernés par des affaires de cannabis devraient être blanchis au premier janvier 2017. Les peines de prison seront annulées et les cases « trafic de cannabis, possession d’herbe et production de cannabis » devraient être rayées des casiers judiciaires.  De plus, la loi 64 devrait permettre aux acteurs locaux de se lancer dans l’industrie cannabique.  Les entreprises étrangères ou qui viennent d’autres Etats américains ne pourront s’implanter en Californie jusqu’en 2023.

Préconisation française

Les forces de l’ordre française ne font pas de différence en ce qui concerne le cannabis. Rappel à la loi pour consommation, possession, jusqu’au léger trafic. Puis viennent des sanctions pénales pour une possession importante ou un trafic de plus grande ampleur.

Lors de la conférence organisée par l’association Noise la Ville, David Weinberger, Christian Ben Lakdhar et le rappeur Hype soulignaient qu’une légalisation réussie ne pouvait passer que par l’intégration des dealers et ex-dealers dans le marché.  Ils ont notamment évoqué la possibilité d’une amnistie pour toutes les personnes ayant eu une peine liée à du cannabis dans leur vie.

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