Business

GénérationLibre prône un « marché libre » du cannabis dans son nouveau rapport

Published

on

Dans un rapport publié aujourd’hui, le cercle de réflexion Génération Libre déroule son idée d’une régulation du cannabis, un modèle proche de celui du Colorado, aux États-Unis. « La production de cannabis [y] est libre. Une réglementation et un système de licence sont mis en place. […] La distribution est librement assurée par tous les détenteurs d’une licence. Elle peut être opérée dans tous types de points de vente. Différents produits peuvent être proposés à la vente, soumis à une taxe spécifique. »

PUBLICITE

Pour convaincre, Kevin Brookes et Édouard Hesse, les auteurs du rapport, avancent deux chiffres. D’abord, la France dépense 568 millions d’euros chaque année, pour lutter contre le cannabis, un chiffre tiré d’un rapport de Terra Nova et repris par le Conseil d’analyse économique (CAE), qui conseille le Premier ministre et a aussi appelé à légaliser le cannabis en juin 2019. Ensuite la légalisation du cannabis rapporterait – selon leur calcul – « entre 240 et 360 millions d’euros » par an à l’Etat en taxes.

Génération Libre opte pour un libéralisme fort dans ses recommandations. Son fondateur, l’économiste Gaspard Koenig, est passé par le cabinet de Christine Lagarde, ministre des Finances sous le quinquennat Sarkozy. Après un passage par les institutions européennes à Bruxelles, il fonde Génération Libre. Objectif : « proposer aux décideurs des politiques publiques concrètes ». Avec ses rapports, il avance des idées qui placent la liberté individuelle comme valeur cardinale. Chacun peut choisir sa fin de vie, chacun peut vendre ses données personnelles, ou encore supprimer les minimas sociaux et créer un revenu universel pour tous. Et ce libéralisme s’applique aussi au cannabis.

« Une production efficace par le secteur privé »

Ce n’est pas la première fois que GénérationLibre s’empare de la question de la légalisation en France. Dans ce nouveau rapport, les auteurs demandent « une production efficace par le secteur privé » et notamment par les agriculteurs – toujours privés -, les seuls « en mesure de produire du cannabis de qualité en des quantités suffisantes pour répondre à l’énorme besoin des 3,9 millions de consommateurs de cannabis français (dont 1,2 million de consommateurs réguliers) ».

Pour encadrer la production, les auteurs imaginent « des normes sanitaires et phytosanitaires de la même manière que celles pour les autres produits agricoles ». Et avant de pouvoir acheter le cannabis en magasin, celui-ci devra passer des tests conduits par des laboratoires privés. Aussi, GénérationLibre demande à l’État de « ne pas étrangler les producteurs avec des réglementations coûteuses et abusives qui formeraient une forte barrière à l’entrée pour les petits producteurs. »

Le but : les entreprises vendant du cannabis doivent être attractives afin de faire transiter le maximum de consommateurs du marché illégal vers le marché légal. « En Uruguay et au Québec, la légalisation n’a pas permis de tarir le marché noir et de mettre fin à la criminalité associée, notent les auteurs. En cause : un prix trop élevé au Québec et, dans les deux cas, de fortes contraintes pesant sur le marché qui ont nui à l’attractivité de l’offre légale. »

Pour maintenir aussi l’attractivité, GénérationLibre est favorable à une taxe réduite de 15% sur le cannabis, en plus de la TVA. Selon les auteurs, elle permettrait de prendre en compte « les effets négatifs sur la santé que celui-ci peut avoir et les coûts associés » sans pour autant décourager l’achat légal. Un modèle qu’avait aussi éprouvé le CAE dans son rapport.

Click to comment

Trending

Quitter la version mobile