Cannabis au Costa Rica
Le président du Costa Rica ne signera probablement pas la loi sur le cannabis médical
Il semble désormais peu probable que le président du Costa Rica, Carlos Alvarado, signe la proposition de loi visant à légaliser le cannabis médical et le chanvre industriel. Il a toutefois déclaré qu’il publierait rapidement une contre-proposition.
Presque simultanément, l’Église catholique du Costa Rica a exhorté le gouvernement et les législateurs à « réfléchir » au projet de loi, avertissant qu’une « culture incontrôlée de cannabis psychoactif » causerait « de graves dommages à la santé publique ».
La loi, qui a été adoptée de justesse par l’Assemblée législative par un vote de 29-28 au début du mois, couvre la culture, la récolte, le traitement, le stockage et le transport du cannabis médical et des produits du chanvre.
Questions de fond
Carlos Alvarado a déclaré qu' »il y a plusieurs questions de fond » concernant le projet de loi adopté par l’assemblée législative, sans plus de précisions.
Après l’annonce présidentielle, les députés du Parti d’action citoyenne d’Alvarado ont exhorté le président à renoncer à un examen plus approfondi et à signer le projet de loi tel quel. Pendant ce temps, la présidente du Parti de la libération nationale, Silvia Hernández Sánchez, a accusé le gouvernement de jeter des « écrans de fumée » sur le projet de loi et la question de la réglementation du cannabis.
« Les informations récemment diffusées par le pouvoir exécutif en relation avec le projet sur le cannabis et le chanvre sonnent ouvertement comme une excuse pour y opposer son veto ou pour présenter un nouveau texte, et un nouveau projet de loi avec des exclusions », a déclaré Hernández.
Vérification des protocoles
L’Union costaricienne des chambres et associations du secteur des entreprises privées, la Chambre des industries du Costa Rica et la Chambre nationale de l’agriculture et de l’agro-industrie ont également exhorté le président à signer le projet de loi, en soulignant son potentiel de développement économique.
Le président a déclaré qu’il tiendrait compte des principaux protocoles des Nations Unies dans le cadre de son examen, notamment la Convention unique sur les stupéfiants, la Convention de Vienne sur les substances psychotropes et la Convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, autant de textes internationaux qui autorisent l’usage médical du cannabis et l’usage industriel du chanvre.
L’ingérence de l’Église
José Manuel Garita, président de la Conférence épiscopale de l’Église catholique, s’est également prononcé contre le projet de loi. Il a déclaré que celui-ci mettrait en danger la santé et la sécurité publiques et qu’il contenait des « incohérences » qui devraient être résolues. L’Église a également suggéré que la loi, telle qu’elle est rédigée, rendrait difficile le contrôle des champs illicites. L’église costaricienne n’est pas la seule à s’opposer au cannabis médical : la situation est similaire au Belize ou en Utah.
Les partisans du projet de loi affirment que le cannabis peut apporter un développement économique et social aux zones rurales du Costa Rica en autorisant la production, l’industrialisation et la commercialisation du chanvre pour des applications industrielles et alimentaires, sans compter le soulagement potentiel qui serait apporté aux patients par le cannabis médical.