Cannabis en Afrique du Sud

L’Afrique du Sud ouvre sa première académie du cannabis

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L’Afrique du Sud s’engage dans la professionnalisation de l’industrie du cannabis avec le lancement de son premier programme d’enseignement supérieur accrédité consacré à la culture et à la gestion du cannabis.

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La Cheeba Africa Cannabis Academy, qui ouvrira ses portes en mars 2025, proposera un certificat supérieur en production et gestion du cannabis, ce qui en fait la première institution de ce type sur le continent.

La mission de l’académie est claire : fournir un programme structuré et reconnu par l’État qui prépare les étudiants au secteur en plein essor du cannabis. Depuis la dépénalisation du cannabis en 2018 et la légalisation officielle pour un usage privé en 2024, l’industrie a connu une croissance lente mais constante.

Une approche holistique de la formation au cannabis

Le programme d’un an de la Cheeba Academy est structuré de manière à offrir une formation complète couvrant divers aspects de l’industrie du cannabis. Selon Trenton Birch, PDG et cofondateur de la Cheeba Academy, le programme ne se limite pas aux techniques de culture.

« Bien que la culture soit une partie importante de ce cours, il y a le commerce du cannabis, par exemple, qui est le module le plus important, qui aborde tous les aspects, des clubs de cannabis aux tests de conformité, en passant par l’extraction, la légalité et l’industrialisation de la valeur de la chaîne d’approvisionnement », a-t-il expliqué au Daily Maverick.

Le programme d’études comprend des modules sur

  • le cannabis médical
  • la botanique végétale et techniques de culture
  • la culture commerciale
  • le commerce du cannabis et conformité
  • la durabilité et le bien-être
  • les nouvelles méthodes de culture durable

Les étudiants seront également formés à la permaculture, M. Birch soulignant que la compréhension de la science des sols est cruciale pour la culture durable du cannabis.

« Si quelqu’un veut apprendre à cultiver du bon cannabis, il devrait aussi être capable de cultiver des tomates, ce qui fait de lui un meilleur cultivateur de cannabis parce qu’il comprend la dynamique du sol et de l’agriculture de manière beaucoup plus approfondie », a-t-il déclaré.

Le défi de l’accessibilité et les préoccupations des cultivateurs traditionnels

Si l’académie représente une opportunité significative de création d’emplois – le président Cyril Ramaphosa a prévu que l’industrie du cannabis pourrait générer 130 000 emplois– le coût de l’éducation reste un sujet de préoccupation. Les frais de scolarité annuels de 4 000 euros rendent l’académie inaccessible à de nombreux aspirants étudiants, malgré l’existence de bourses limitées.

En outre, les cultivateurs de cannabis traditionnels et ancestraux craignent d’être évincés par de nouveaux venus bien financés. Bonke Mfanekiso, un cultivateur traditionnel, s’est dit préoccupé par l’augmentation des barrières à l’entrée, notamment le coût élevé des licences de culture.

M. Birch a reconnu ces défis, soulignant la nécessité de politiques inclusives.

« L’une de nos valeurs fondamentales est de veiller à ce que le cannabis reste décentralisé, afin qu’il ne se retrouve pas uniquement entre les mains de ceux qui ont de l’argent et qui ne font que prendre le train en marche », a-t-il fait remarquer.

L’avenir du cannabis en Afrique du Sud

Le plan directeur sur le cannabis, une stratégie gouvernementale pour le développement de l’industrie, est actuellement examiné par le ministère du commerce, de l’industrie et de la concurrence.

M. Birch estime qu’il est nécessaire d’agir rapidement. « Les choses ont pris trop de temps, et il est vraiment temps que le gouvernement se ressaisisse et mette en place la législation », a-t-il souligné (Pongweni, Daily Maverick).

Malgré les obstacles réglementaires et la concurrence du marché illicite, l’avenir du cannabis en Afrique du Sud semble prometteur. M. Birch reste optimiste : « Le cannabis est là pour rester et, à mon avis, c’est l’une des industries les plus importantes de notre époque. Il a l’immense potentiel d’améliorer notre santé et notre bien-être et de nous faire progresser vers les objectifs de développement durable des Nations unies ».

La première cohorte d’étudiants doit commencer son cursus en mars 2025.

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