Jeff Sessions démissionne à la demande de Trump
Le cannabis a le vent dans le dos aux États-Unis : en l’espace de trois jours, les principales barrières aux réformes des lois sur le cannabis sont tombées. Les Démocrates ont repris le contrôle du Congrès et ont écarté le principal rempart du mouvement réformiste au Parlement, Pete Sessions. Hier, c’est un autre rempart majeur qui est tombé, le procureur général des États-Unis, Jeff Sessions (aucun rapport avec Pete), connu pour son opposition fervente au cannabis, qui a démissionné à la demande du président Trump.
Parallèlement les électeurs du Michigan, de l’Utah et du Missouri ont voté pour l’introduction du cannabis médical ou récréatif dans leur État. Les élections de certains gouverneurs s’annoncent également prometteuses.
….We thank Attorney General Jeff Sessions for his service, and wish him well! A permanent replacement will be nominated at a later date.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) November 7, 2018
Un fervent opposant au cannabis
Choisi par Trump au poste de procureur général des États-Unis pour ses positions anti-immigration (voire carrément racistes) Jeff Sessions a aussi comme ennemi le cannabis. Il avait déclaré en avril : « les gens bien ne fument pas de cannabis ». En tant que procureur général, l’équivalent du ministre de la Justice, il supervise des agences fédérales comme la DEA ou le FBI mais aussi les procureurs fédéraux. Il avait ainsi cherché à les faire interférer avec l’industrie du cannabis dans les Etats où elle est légale.
Il a notamment voulu faire annuler les memorandums passés sous l’administration Obama qui protègent le droit des États à légaliser le cannabis. Ces textes non-contraignants visent à guider l’action des procureurs fédéraux et à restreindre l’intervention de l’État fédéral dans les activités liées au cannabis des États à condition que ces derniers n’exporte pas le produit et font en sorte qu’il reste hors de portée des enfants et des circuits criminels.
Pour Jeff Sessions, la loi fédérale prime. C’est le Congrès qui l’a empêché d’imposer sa vision en arguant de l’amendement Rohrabacher-Farr, une protection pour le cannabis médical, et en contrôlant le budget du ministère pour l’empêche de dépenser des fonds dans le but d’interférer avec les législations étatiques sur le cannabis. Une proposition de loi avait aussi été introduite pour limiter les interférences fédérales: le REFER Act (Restraining Excessive Federal Enforcement & Regulations of Cannabis Act of 2018).
Un rempart au cannabis mais aussi à l’abandon de l’enquête sur l’ingérence russe
C’est donc avec enthousiasme que les militants et partisans du cannabis voient le départ de Jeff Sessions. Cet enthousiasme se retrouve aussi chez les investisseurs avec des cours de bourse en hausse, l’augmentation la plus notable étant celle de Tilray qui a gagné plus de 25% récemment. Pourtant, il y a aussi des inquiétudes à avoir à propos de cette démission concernant l’indépendance de la Justice.
Malgré le ton solennel de son tweet, Trump ne portait pas Jeff Sessions dans son cœur: il l’a plusieurs fois insulté en public et notamment traité d’idiot (en mai 2017), de honte (“disgraceful” en février) insinuant même qu’il était retardé (“beleaguered” en juillet 2017). Et pour cause, le procureur général s’est retiré en mars 2017 de l’enquête sur la Russie après avoir eu la confirmation de la part d’un représentant de l’existence de rencontres secrètes avec l’ambassadeur russe. Il a donc laissé les mains libres au FBI pour enquêter sur l’ingérence russe aux États-Unis et a renoncé à nommer lui-même le nouveau président du FBI après que Trump ait viré James Comey en mai 2017. C’est donc le vice procureur général Rod Rosenstein qui a nommé le nouveau directeur du FBI, Mueller, qui a continué l’enquête.
En août, Trump s’était plaint de cette enquête en déclarant qu’elle n’aurait pas été lancée si les États-Unis avaient eu un véritable procureur général pour l’empêcher. Le nouveau procureur général Matthew G. Whitaker semble aller plutôt dans le sens de Trump. Il a écrit une lettre ouverte l’an dernier pour dénoncer que l’enquête du FBI allait trop loin et que le vice procureur général devrait ordonnait à Mueller de la limiter. Pas étonnant, en effet, que celui-ci ait été nommé à la place de Jeff Sessions.
“They were all in on it, clear Hillary Clinton and FRAME Donald Trump for things he didn’t do.” Gregg Jarrett on @foxandfriends If we had a real Attorney General, this Witch Hunt would never have been started! Looking at the wrong people.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 14, 2018
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