Italie : Matteo Salvini déclare la guerre aux magasins de cannabis light
Depuis un certain temps, les magasins de “cannabis light” officient sans problèmes en Italie. Cela ne semble pas être du goût de Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur polémique, qui vient de leur déclarer une guerre sans merci. De son côté, la ministre de la Santé considère que cette répression n’a pas lieu d’être. Le désaccord entre les deux ministères s’inscrit dans un désaccord plus profond entre les deux partis de coalition qui se partagent le pouvoir : le mouvement 5 étoiles (M5S) et la Ligue dont fait partie Salvini.
Une déclaration de guerre
A l’issue d’une réunion avec des représentants d’agences sanitaires, Matteo Salvini a déclaré : “La drogue est une urgence nationale dévastatrice : à partir de demain, je donnerais l’ordre à tous les responsables de la sécurité publique et des forces de l’ordre en Italie d’aller contrôler un par un ces magasins dans l’objectif de tous les faire fermer. Les magasins présumés de “tourisme cannabique” seront, en ce qui me concerne, scellés du premier au dernier parce qu’ils sont une incitation à l’usage de substances stupéfiantes”.
Lors d’une émission télévisée sur Corriere TV, la ministre de la Santé – qui fait partie du M5S – a répondu “non à une fermeture des magasins, oui à des restrictions de vente”. Elle précise que les concentrations en THC du cannabis light n’ont pas d’effets stupéfiants : “Certains disent que ces magasins vendent librement de la drogue. Ce n’est pas le cas du tout. Du point de vue du ministère de la Santé, nous devons surtout garantir et défendre les catégories fragiles (mineurs, femmes enceintes)”.
La controverse entre les deux ministères s’inscrit dans les luttes de pouvoir entre les deux partis de coalition. Peu de temps avant l’annonce de Salvini, le M5S avait rejeté une proposition de loi présentée par le chef du groupe parlementaire de la Ligue, Maurizio Politi, qui consistait à établir une politique de zonage pour les magasins de cannabis light. Elle visait à limiter les points de vente et à les interdire à proximité des écoles, des centres communautaires, des lieux de culte et des installations sportives.
Le cannabis light en Italie
Une loi entrée en vigueur en mars 2018 permet la vente de fleurs avec un pourcentage de THC entre 0,2% et 0,6%. Le texte précise cependant que les fleurs ne peuvent être destinées qu’à des buts “techniques” ou “ornementaux” mais dans les faits, la grande majorité des consommateurs les fument. Les autorités en sont bien conscientes, pour autant, les magasins ne sont pas de façon explicite dans l’illégalité. Qui plus est, il semble qu’ils captent une partie des consommateurs de cannabis au détriment du crime organisé.
D’après une étude réalisée par des économistes, l’émergence de ces magasins entraînerait des pertes annuelles de 90 à 170 millions d’euros pour le crime organisé. Les chercheurs ont comparé les données de la police relatives aux saisies de cannabis illégal dans différentes provinces avant et après l’émergence de magasins de cannabis light : “nous avons découvert que la légalisation du cannabis light a permis une réduction de 11% à 12% des saisies de cannabis illégal, pour chaque point de vente présent dans chaque province, et une réduction de 8% de la disponibilité en haschisch”. Leurs calculs suggèrent que chaque magasin de cannabis light correspond à une baisse annuelle de 6,5 kilos de cannabis illégal saisi.
Pourtant, Salvini considère clairement ces magasins comme une menace : “Il y en a maintenant plus d’un millier qui officient en dehors de toutes les lois et de tous les contrôles. Je n’attendrais pas la sentence de la cour de Cassation à la fin du mois de mai, nous devons fermer un à un tous ces lieux de mauvaise éducation de masse”. Le ministre de l’Intérieur fait ici référence à un verdict que doit rendre bientôt la Cour de Cassation italienne saisie par le Consortium national pour la protection du cannabis. L’objectif de ce dernier est de défendre la production de cannabis licite et d’établir un système de certification mais il se peut que la Cour de Cassation tranche pour une interdiction.
La situation italienne fait écho à la situation française où les commerçants de CBD et de produits dérivés du chanvre sont en attente de verdicts cruciaux (Cour de Cassation de Dijon, Cour de Justice Européenne) qui définiront une fois pour toutes si leur activité est légale ou non. Néanmoins, il semble que Matteo Salvini soit peu disposé à attendre une décision de justice. En tant que ministre de l’Intérieur, il peut aisément employer les ressources de son ministère pour entraver le commerce de ces magasins comme l’ont fait avant lui les autorités françaises, en multipliant les perquisitions, les gardes à vue et les mises sous scellés.
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