Cannabis médical
5 idées reçues sur le cannabis médical
Le cannabis médical n’est rien d’autre que du cannabis « récréatif » utilisé à des fins thérapeutiques. Si l’essentiel de l’actualité avait lieu aux Etats-Unis ces vingt dernières années, l’Europe se met elle aussi au cannabis médical. Les traitements à base de cannabinoïdes synthétiques ou naturels se répandent peu à peu, mais pas chez nous.
L’utilisation du cannabis pour un usage thérapeutique soulève de nombreuses questions. Et malgré le nombre d’études toujours plus grand, les idées reçues ont la vie dure. Voici les erreurs à ne pas éviter quand on parle de cannabis thérapeutique.
Le cannabis médical est la porte ouverte à d’autres drogues
L’utilisation du cannabis (qu’il soit d’ailleurs médicinal ou récréatif) n’a jamais été prouvée comme une porte ouverte à d’autres drogues. Comparé avec d’autres substances, le cannabis porte un risque de dépendance de l’ordre d’un individu sur 10 contre 67,5 pour la nicotine, 22,7% pour l’alcool et 20,9% pour la cocaïne.
Toutefois, la dépendance au THC existe bel et bien. Les médicaments à base de cannabis (huile, capsules, sprays…) contiennent généralement peu de THC et est riche en CBD, évitant le risque de mésusage et de dépendance, en plus d’avoir un dosage précis.
Le cannabis médical, on peut s’en procurer où on veut et quand on veut, une fois qu’on est éligible
Et non, raté ! Dans les pays où le cannabis médical est légal, un patient ayant reçu une prescription auprès d’un médecin peut effectivement recevoir du cannabis médical. Au Canada, les malades doivent s’inscrire dans un dispensaire précis pour recevoir une quantité définie de cannabis par mois, 150g maximum en l’occurrence. En cas d’impossibilité de se déplacer, la Poste canadienne livre le cannabis directement chez le patient.
Le cannabis thérapeutique guérit le cancer
Bien que le cannabis s’est révélé efficace sur les cellules cancéreuses, aucune étude scientifique n’a validé la guérison d’un cancer par l’usage seul de cannabis ! Une étude du National Cancer Institute conclut que la consommation de cannabis inhibe la croissance des tumeurs en tuant les cellules cancéreuses, en bloquant les vaisseaux dont la tumeur a besoin pour se propager, et stoppe ainsi leur prolifération. Le cannabis serait efficace pour le traitement des cancers du colon, du foie, du sein et plusieurs autres formes de la maladie.
De nombreux témoignages attestent de l’efficacité de l’huile de Rick Simpson. A prendre avec précaution mais à ne pas mettre de côté pour autant.
Avec le cannabis médical légalisé, les adolescents vont consommer plus de cannabis
Encore une fois, il y a une différence entre le cannabis médicinal et le cannabis récréatif. Le fait que le cannabis médicinal soit légal ne poussera pas les adolescents à consommer du cannabis. Bien qu’il y ait des méfaits lors qu’on consomme du cannabis à partir de l’âge de 15 ans, cela ne veut pas dire que le nombre d’adolescents qui consomment du cannabis va s’accroître. On remarque même l’inverse dans les Etats ou pays qui ont franchi le pas.
Le cannabis thérapeutique peut provoquer des effets secondaires
Le cannabis utilisé à des fins thérapeutiques n’est pas un médicament miracle. Ses effets vont dépendre à la fois de l’individu, du dosage, de la pathologie… En revanche, ses effets secondaires sont connus : yeux rouges, bouche sèche, euphorie, endormissement… Les mêmes qu’un usager récréatif, sans les risques liés à certains médicaments opiacés (addiction et overdose par exemple).
Même si de nombreuses études sont en cours pour démontrer tous les bienfaits du cannabis, le cannabis médical possède d’ores et déjà des vertus thérapeutiques importantes. Son utilisation étant interdite par la loi française, elle doit se faire en accord avec un médecin qui peut tout à fait prescrire du cannabis médical.
Mehdi Bautier