Cannabis en France
France : L’Ordre des Pharmaciens veut l’exclusivité de la distribution du cannabis médical
L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament a mobilisé un comité spécialisé sur la question de « la pertinence et [de] la faisabilité de la mise à disposition du cannabis thérapeutique en France ». Si le cannabis médical vient à être légalisé dans l’hexagone, la question de son statut et de ses conditions d’accès est en effet centrale. Les pharmaciens, en tant qu’intermédiaires entre les patients et le médicament, joueront un rôle primordial sur le marché du cannabis médical légal.
Le comité qui rassemble des experts venus d’horizons divers organise des auditions publiques qui sont d’ailleurs disponibles dans leur intégralité sur Youtube. Parmi les personnalités entendues hier lors de ces auditions, la présidente du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens, Carine Wolf-Thal, qui s’est exprimée sur la question du statut du cannabis. En fonction du statut accordé à la plante, l’accès au cannabis médical peut en effet être plus ou moins restreint.
Cannabis : quel statut pour les pharmaciens ?
Selon l’Ordre des Pharmaciens, la plante ne devrait pas obtenir le statut de plante médicinale du fait des risques associés à son détournement et des potentiels abus. Le statut de plante médicinale ouvre potentiellement la vente de la plante entière à d’autres personnes que les pharmaciens, comme c’est le cas pour l’ail, la camomille ou le safran.
En revanche, le statut de « préparation pharmaceutique » implique que la préparation à base de plante est faite par le pharmacien lui-même pour les besoins spécifiques d’un ou plusieurs patients et relève donc du statut de médicament. La présidente évoque également la possibilité de considérer le cannabis comme une matière première à usage pharmaceutique ce qui implique qu’elle soit transformée totalement ou partiellement avant d’acquérir un statut de médicament.
La présidente a également exprimé la nécessité de « disposer de règles claires permettant de garantir l’efficacité, la qualité et la sécurité des produits dispensés et la sécurisation de la chaîne au service du patient » et « afin de déterminer l’implication des pharmaciens ».
Si on lit entre les lignes, l’Ordre des Pharmaciens veille donc à son potentiel futur business.