Culture
Les festivaliers choisissent leur drogue en fonction de la musique
La consommation de drogues dans les festivals de musique a en général été évaluée par le biais de questionnaires ou de rapports de police. Cette étude, publiée dans Science Direct, adopte une technique différente puisqu’elle examine des échantillons d’urine des festivaliers pour déterminer les associations entre différents genres de musiques et la consommation de drogues spécifiques.
Le cannabis, une constante des festivals
Les chercheurs ont ainsi détecté la présence de 26 drogues illicites et composants pharmaceutiques (leurs métabolites ou principes actifs) dans les eaux usées de sept festivals de République Tchèque et de Slovaquie axés sur des genres de musique différents : métal, rock, pop, country et folk, ethnique, multi-genre, danse, trance. Le nombre de participants cumulés dépassait les 130 000.
L’étude montre que la consommation de certaines drogues est souvent associée à un genre de musique en particulier:
- La cocaïne (mesurée par son métabolite benzoylecgonine) et l’ecstasy sont souvent associés aux festivals pop/rock et de dance.
- L’alcool et le tabac sont consommés en plus grande quantité dans les festivals de métal et les festivals multi-genres.
- Le cannabis est une constante des festivals, et ce, quel que soit le genre de musique. Il est cependant encore plus présent lors de festivals de musique pop/rock. Les festivals de reggae ne sont pas inclus dans l’étude mais on se doute qu’ils auraient emporté haut la main la palme des plus grands consommateurs de ganja.
Ces résultats ne sont pas surprenants puisque le cannabis – comme l’atteste les résultats du World drug Report 2018 de l’UNODC – est la drogue la plus consommée au monde et sa consommation transcende les tranches d’âge et les classes sociales. Il n’est pas étonnant qu’elle transcende également les genres de musique bien qu’elle fasse l’objet d’une appropriation culturelle marquée par les genres du reggae et du Hip Hop.
Ces grandes tendances observées par les chercheurs coïncident avec les résultats obtenus par d’autres études conduites ailleurs dans le monde sur des festivals particuliers. A ceci près qu’ils ont noté une forte prévalence de méthamphétamine dans les différents festivals. Les chercheurs précisent que ceci est propre à la République Tchèque et à la Slovaquie où cette drogue est plus présente qu’ailleurs en Europe.