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Cannabis aux Pays-Bas

L’expérience néerlandaise de cannabis légal s’étend à l’ensemble du pays

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En décembre 2023, le gouvernement néerlandais s’est lancé dans une expérience de production réglementée de cannabis qui vise à alimenter les coffeeshops avec du cannabis produit légalement. Depuis lundi, cette initiative s’étend à l’ensemble du pays et concerne maintenant dix villes dans le but de rationaliser le processus et de garantir une distribution plus sûre et mieux contrôlée des produits du cannabis.

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Expansion de l’expérience cannabique

L’expérience néerlandaise en matière de cannabis s’étend désormais à huit villes supplémentaires : Groningue, Zaanstad, Almere, Arnhem, Nimègue, Voorne aan Zee, Heerlen et Maastricht. Elle complète la phase initiale qui a débuté à Breda et à Tilburg à la fin de l’année dernière. L’objectif premier de cette phase est d'”optimiser” la “quantité, la qualité et la diversité” des produits du cannabis disponibles dans les cafés du cannabis, communément appelés “coffeeshops”

Les cafés de ces villes seront désormais autorisés à vendre à la fois du cannabis illégal et du cannabis produit par des cultivateurs agréés.

À l’heure actuelle, trois fournisseurs sont pleinement opérationnels pour produire du cannabis réglementé, et les autorités ont bon espoir que deux autres commenceront leurs activités d’ici septembre. Si ce calendrier est respecté, les 80 coffeeshops participant à l’essai ne pourront vendre que des produits légaux à partir de ce mois-là. Cette mesure est essentielle pour atteindre l’objectif de l’expérience, à savoir l’élimination progressive de la politique dite “gedoog”.

Cette politique, introduite dans les années 1970, a dépénalisé la possession de petites quantités de cannabis et permis la création de points de vente agréés. Toutefois, elle interdit simultanément la production et la vente en gros, créant ainsi un système de “porte d’entrée, porte de sortie”. Si les consommateurs peuvent légalement acheter du cannabis dans les coffeeshops, la production et la chaîne d’approvisionnement resteent illicites, ce qui a donné lieu à d’importantes activités criminelles.

Répondre aux préoccupations en matière de criminalité et de sécurité

Ce double système a entraîné de nombreux problèmes, notamment des vols, des violences et du blanchiment d’argent. En outre, les consommateurs manquent souvent d’informations sur la composition exacte du cannabis qu’ils consomment, ce qui entraîne des risques pour la santé que les services de santé ne peuvent pas gérer efficacement.

Paul Delpa, maire de Breda et fervent défenseur d’un système réglementé, a souligné que l’objectif fondamental de l’expérience était la sécurité. Dans une interview accordée à Dutch News l’année dernière, M. Delpa a souligné que “la politique néerlandaise en matière d’herbe est assez sournoise. Les gens peuvent l’acheter légalement dans les coffeeshops, mais la production de l’herbe et la partie achat (la porte arrière) des propriétaires de magasins sont illégales. Cela signifie qu’il y a un grand monde criminel qui prospère en produisant l’herbe et en la vendant aux magasins. Il faut que cela change”.

Malgré les inquiétudes de la nouvelle coalition gouvernementale, une majorité de députés a voté contre la proposition du PVV, parti d’extrême droite, d’interrompre l’expérience. En outre, une proposition visant à inclure le quartier est d’Amsterdam dans l’essai a été rejetée à la dernière minute.

Le succès de cette expérience pourrait ouvrir la voie à un marché du cannabis entièrement réglementé aux Pays-Bas, créant ainsi un précédent pour d’autres pays confrontés à des problèmes similaires. En comblant les lacunes laissées par la politique de la “porte arrière”, le gouvernement néerlandais espère créer un environnement plus sûr et mieux contrôlé pour la production et la consommation de cannabis.

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