Etude : l’effet d’entourage du cannabis améliore le soulagement de la douleur

Une nouvelle étude américaine confirme que l’utilisation de la plante entière de cannabis, plutôt que des parties individuelles, est une approche plus efficace pour le soulagement de la douleur et que les terpènes sont très prometteurs pour de futures thérapies contre la douleur.

Les chercheurs ont déterminé que l’utilisation de terpènes de cannabis seuls imite les effets des cannabinoïdes, y compris une réduction de la sensation de douleur. Mais lorsque les terpènes ont été associés aux cannabinoïdes, « les effets de soulagement de la douleur ont été amplifiés sans augmentation des effets secondaires négatifs », rapportent les chercheurs.

Dans un article publié en ligne dans Scientific Reports en avril dernier, les chercheurs ont étudié quatre terpènes : l’alpha-humulène, le géraniol, le linalol et le bêta-pinène, seuls et en combinaison avec l’agoniste cannabinoïde WIN55,212, qui « stimule les récepteurs cannabinoïdes naturels du corps ».

La réduction de la sensation de douleur a été plus importante avec l’association de ces deux substances qu’avec le terpène ou le WIN55,212-2 seuls.

Les chercheurs écrivent dans l’étude que les quatre terpènes « ont produit des comportements de tétrade cannabinoïde chez les souris, suggérant une activité cannabimimétique. »

Plus précisément, les études comportementales sur des modèles de souris ont montré que les quatre terpènes, à eux seuls, réduisaient la sensibilité à la douleur, ainsi qu’au moins trois des quatre effets secondaires classiques des cannabinoïdes : réduction de la sensation de douleur, baisse de la température corporelle, réduction des mouvements et catalepsie, ou une sensation « planante » liée aux effets psychoactifs des cannabinoïdes.

Lors d’expériences en laboratoire, les quatre terpènes ont activé les récepteurs cannabinoïdes CB1R de l’organisme, tout comme le THC. Le cannabis n’a pas le monopole des terpènes ; ces composés aromatiques sont présents dans de nombreuses plantes différentes. Mais le cannabis en contient de fortes concentrations.

Quant à l’effet d’entourage, l’idée est que la combinaison de différents composés du cannabis produit un effet plus fort que celui obtenu individuellement. Le rôle de l’effet d’entourage a fait l’objet d’études antérieures, notamment son influence sur la douleur et les troubles de l’humeur et de l’anxiété. Des produits comme les perles CBD RELIEF reprennent d’ailleurs exactement ce principe, en jouant davantage sur l’effet des terpènes que sur ceux du CBD ou du CBG comme nous l’expliquait leur créateur.

« Nous sommes intéressés par le concept de l’effet d’entourage, l’idée étant que nous pouvons peut-être renforcer l’efficacité modeste du THC en matière de soulagement de la douleur sans renforcer les effets secondaires psychoactifs, ce qui permettrait d’obtenir un meilleur traitement », explique John Streicher, docteur en médecine, chercheur principal de l’étude et professeur associé de pharmacologie à l’université d’Arizona.

Bien que les résultats ne soient pas inattendus, les chercheurs considèrent les terpènes « comme une nouvelle cible prometteuse pour les thérapies contre la douleur qui nécessiteraient des doses plus faibles et produiraient moins d’effets secondaires », rapporte l’université.

Les recherches du Dr Streicher se poursuivent, son objectif à long terme étant de mettre au point une stratégie de réduction des doses qui utilise les terpènes « en combinaison avec des cannabinoïdes ou des opioïdes pour obtenir les mêmes niveaux de soulagement de la douleur avec des doses plus faibles de médicaments et moins d’effets secondaires ».

Mais des conclusions fermes sur l’effet d’entourage n’ont toujours pas été tirées. Une étude australienne publiée l’année dernière conclut que les terpènes les plus couramment trouvés dans la plante de cannabis n’ont pas modifié l’effet que le THC produit sur les récepteurs CB1 ou CB2.