Cancer et cannabis

Etude : les cannabinoïdes efficaces contre le cancer du côlon

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Le cancer du côlon est le troisième cancer le plus commun et le quatrième le plus meurtrier dans le monde. Une étude récente montre que les cannabinoïdes purifiés empêchent la prolifération et la métastase des cellules cancéreuses.

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Il existe de nombreux cas différents de cancer du côlon : ils sont en général induits par une série de changements moléculaires qui favorisent la formation de polypes qui peuvent dégénérer en cancer. Des lésions polyposes adénomateuses sont présentes dans 10% des cas et sont le signe d’une formation précancéreuse. L’étude a démontré un effet de certains cannabinoïdes sur les cellules polypoïdes et adénomateuses.

Méthodes de l’étude

La méthode utilisée consiste à extraire des molécules de la plante pour ensuite étudier leurs effets respectifs sur les cellules du corps ainsi que l’effet potentiel de leur synergie. Les segments moléculaires retenus ont été appelés F7 (segment contenant l’acide tetrahydrocannabinolique THCA) et F3 (segment contenant l’acide cannabigérolique CBGA).

Ces deux molécules sont les précurseurs du cannabigerol (CBG) et du THC, ces derniers sont obtenus à partir du CBGA et du THCA par la décarboxylation, qui consiste à détacher un atome de carbone via l’action de la chaleur.  C’est ainsi que le cannabis devient psychoactif une fois fumé ou vaporisé mais ne l’est pas quand il est consommé par ingestion.

Résultats

L’étude montre une activité (cyto)toxique de ces segments envers les cellules cancérigènes du colon mais elle montre également qu’ils ralentissent l’activité des cellules saines. L’action combinée de F7+F3 a toutefois un effet sur les signaux intra et extra cellulaires qui commandent le comportement des cellules et qui sont donc centraux dans le développement d’un cancer.

Le signal produit par la famille de glycoprotéines Wnt est à l’origine de processus comme la prolifération et la multiplication des cellules, l’oncogenèse, le cancer du côlon et les mélanomes. 90% des cancers colorectaux sont produits par l’activation du signal qui conduit à l’accumulation de la protéine β-caténine qui voyage jusqu’au noyau de la cellule pour déclencher la réécriture de ses gènes lui permettant ainsi de se reproduire à l’infini et de former des tumeurs. Les récepteurs Frizzled sont les récepteurs majeurs du signal Wnt et leur blocage est un des principaux objectifs des traitements anti-cancer. Or, l’activité des récepteurs Frizzled de classe 1 a été prouvée être réduite par l’action combinée de F7+F3.

La combinaison F7+F3 déclenche également l’action de certains gênes ou protéines qui promeuvent l’apoptose (mort programmée) des cellules cancérigènes comme le gène p53 ou la protéine PUMA. Elle empêche aussi l’action de certaines cytokines, substance liquide synthétisée dans les cellules du système immunitaire, qui dans certains cas aident à la migration des cellules cancérigènes et concourent à l’activation du signal WNT. En altérant l’action de la cytokine TNF-α, F7+F3 serait capable de prévenir les cancers liés à son action. La combinaison a aussi été démontrée efficace contre les cellules adénomateuses alors que sa toxicité sur les cellules saines est moindre.

En somme, ces molécules et leur combinaison pourraient s’avérer être très efficace dans la prévention et le contrôle des cancers car elles entravent significativement leur activité. Leur synergie pourrait également avoir des vertus thérapeutiques anti-cancer puisqu’elle joue un rôle dans l’apoptose des cellules cancéreuses et dans l’expression des gènes.

Limite et portée de l’étude

Toutefois, les chercheurs précisent que les résultats de l’étude peuvent différer dans une expérimentation in vivo. En effet, dans de telles expériences, la synergie observée est essentiellement additive c’est-à-dire que les effets se cumulent sans interagir pour autant. Toutefois, un traitement combiné pourrait toujours être une amélioration.

Qui plus est, l’usage de la plante non raffiné pourrait déjà induire une potentielle synergie et s’avérer plus efficace que les composants isolés. Les chercheurs préconisent de faire de nouvelles études sur les interactions des molécules de la plante.

Un nombre croissant d’études ont montré que certains cannabinoïdes peuvent prévenir la prolifération, la métastase et induire l’apoptose des cellules de nombreux cancers (cancer du sein, du poumon, de la prostate, de la peau, de l’intestin…) en altérant les signaux intercellulaires, essentiels à la survie et la croissance des cellules.

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