Cannabis aux Etats-Unis

Géorgie (USA) : la Chambre des Représentants vote en faveur de la culture du cannabis médical

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L’Etat américain de Géorgie a légalisé l’usage médical d’huile de cannabis en 2015 mais sans mettre en place un système de distribution. Ainsi, les patients ne sont qu’à moitié dans la légalité puisqu’ils doivent toujours se fournir sur le marché noir. Cette situation est en passe de changer puisque la Chambre des Représentants de l’Etat vient d’approuver une proposition de loi visant à autoriser les dispensaires.

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Une voie légale pour l’approvisionnement des patients

Depuis 4 ans, les patients géorgiens sont livrés à eux-mêmes sans aucune voie légale pour s’approvisionner en cannabis médical. Ils sont autorisés à consommer et à posséder du cannabis médical mais la culture, l’achat ou la vente restent interdits. Les patients achètent donc leurs huiles de cannabis sur le marché noir risquant non seulement des poursuites pénales mais aussi l’exposition à des produits de mauvaise qualité.

Une situation hypocrite que dénonce le républicain Alan Powell : « Il est hypocrite pour moi de passer une loi qui autorise l’usage de cette substance pour les personnes les plus malades qui en ont besoin et de ne pas leur en garantir l’accès ». Il y a actuellement plus de 8 400 patient enregistrés : 8 400 patients dans une situation de semi-légalité qui pourraient grâce à cette proposition de loi accéder à leur médicament sans craintes.

La proposition de dispensaires a été approuvée par la Chambre des Représentants de l’Etat à 123 voix contre 40. Elle vise à autoriser la culture, la transformation, le test en laboratoire et la distribution de cannabis médical. En d’autres termes, elle met en place une industrie locale de cannabis médical. Des licences seraient accordées à un total de 60 dispensaires de différentes tailles : elles coûteront 150 000$ pour les grandes entreprises qui prennent aussi en charge la culture, 37 500$ pour les petites et moyennes entreprises et 30 000$ pour les commerçants qui se limitent à la vente au détail. Les frais de renouvellement iront de 10 000$ à 50 000$.

Si la proposition est approuvée par le Sénat et obtient la signature du gouverneur Brian Kemp, les premières licences pourraient être accordées dès le début de l’année prochaine et les premiers produits disponibles fin 2020. Une autre proposition de loi visant à autoriser la culture du chanvre dans l’Etat a été approuvée la semaine dernière par la même chambre. Les dispensaires pourraient donc également vendre des huiles de CBD à moins de 0,3% de THC. Actuellement, la limite de THC dans les produits de cannabis médical est fixée à 5%.

Les réactions locales

Certains, comme Terry Norris, le directeur exécutif de l’association des Sheriffs de Géorgie, s’inquiètent que la mesure conduise à une légalisation de l’usage récréatif ou à une augmentation de la consommation chez les jeunes : « le chemin que la Géorgie est en train de prendre est un chemin très sournois et dangereux ». Il évoque le cannabis comme une « drogue passerelle ».

D’autres, comme le républicain Micah Gravley, font la différence entre l’usage récréatif (qui demeure illégal) et l’usage médical du cannabis : « Ce ne sont pas des gens qui cherchent à se défoncer. Ce sont des gens qui ont essayé les opioïdes et pour qui cela n’a pas fonctionné. Ce sont des gens qui veulent que leurs enfants aient moins de crises ».

Dans le même ton, Alan Powell précise : « Il n’y a rien dans cette loi qui encourage un usage récréatif ». La loi en question n’autorise que l’usage d’huiles de cannabis à moins de 5% de THC et il est interdit de les fumer ou de les vapoter. Qui plus est, ces huiles ne sont légales que pour les malades atteints de crises d’épilepsie, de cancer, de sclérose en plaques, de syndrome de stress post-traumatique et de douleurs chroniques ou neuropathiques.

C’est une victoire en tout cas pour Sébastien Cotte, le père du petit Jagger, dont nous avions rapporté le témoignage. Il était activement impliqué dans l’écriture des lois de l’Etat et se réjouit de ces avancées : « En 6 ans que nous essayons de passer une loi pour la culture, c’est la première fois qu’une des deux Chambres donne son aval. Le Sénat est historiquement plus fermé. Nous devrions avoir une décision d’ici 3 à 4 semaines ».

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