Emmanuelle Auriol estime à 2.4 milliards d’euros le coût de la répression touchant au cannabis. Avec une demande non pourvue par le circuit légal, c’est le marché noir qui en profite. Elle préconise une mise en vente taxée au même titre que le tabac pour assécher le marché parallèle. Cependant, après une éventuelle légalisation, l’Etat devra se montrer intransigeant avec les dealers persistants.
Une autoproduction autorisée à deux pieds
Selon son modèle, des producteurs privés assureraient la production de cannabis. Les consommateurs pourraient avoir deux pieds chez eux. En tant qu’économiste, elle insiste surtout sur la demande non satisfaite des consommateurs et donc un marché à créer qui permettrait plus de prévention et l’apparition de cannabis de bonne qualité pour tous.
Les voix discordantes se multiplient dans la société civile : économistes, médecins et surtout les consommateurs appellent au changement. Alors que l‘Italie étudie la possibilité d’une légalisation, l’Allemagne devrait légaliser le cannabis médical en 2017. En Espagne et en Belgique, des Cannabis Social Clubs régulent la production de cannabis. Coté français, le mutisme est d’ordre. Lorsqu’on recherche cannabis sur Twitter ou les moteurs de recherche, on y voit les saisies records, aussi inutiles que coûteuses. Saisies relayées par de nombreux médias, instaurant un climat de méfiance à l’égard du cannabis. Il est également rigolo de lire les commentaires des lecteurs des journaux « sérieux » étaler leur science anti-cannabis.
Alors que les règlement de comptes et meurtres sur fond de trafic de drogues se multiplient, seul Patrick Menucci demande encore et encore la légalisation du cannabis.
La société civile en vient aujourd’hui à demander un changement, même si la période sécuritaire empêche pour l’instant tous les autres sujets d’émerger.