Cannabis au Danemark

Danemark : les raids policiers sur Christiania poussent à la réforme des lois sur le cannabis

Published

on

Le 17 juin, une centaine de policiers ont effectué une descente dans le quartier de Christiania, le fameux quartier autonome de Copenhague connu pour son marché du cannabis. Les autorités ont investi 37 stands sur Pusher Street, le marché en plein air, démolissant les structures et arrêtant 17 personnes, avec la saisie de 10 kilos de cannabis.

PUBLICITE

Ce n’est certes pas la première fois que Christiania subi une descente policière depuis sa création en 1971. Mais cette fois-ci, la descente est largement condamnée par les politiques danois.

Une visite à Christiania est une expérience inoubliable. Ce qui a commencé comme une bande de hippies qui squattaient un quartier paumé de Copenhague s’est transformé en village alternatif, avec ses propres magasins, restaurants et un marché du cannabis en libre accès. Egalement appelée Freetown Christiania, le quartier héberge 900 résidents et accueille plus de 500 000 touristes par an.

Pusher Street, un alignement de stands qui vendent de la weed, est le point d’intérêt central des touristes et des autorités. Pendant des années, la police a sporadiquement investi le quartier pour arrêter les vendeurs et confisquer les produits. Mais le résultat est toujours le même : aussitôt après le raid, les consommateurs se tournent vers le marché noir et les dealers de Copenhague. Puis les stands de Christiania réouvrent et les consommateurs y retournent.

Deux choses étaient différentes cette fois. En premier lieu, la police s’est montrée plus agressive, poursuivant les personnes présentes et distribuant quelques coups de matraques.

Et deuxièmement, les réactions des personnalités danoises sont principalement allées à l’encontre de cette descente. « Je pense personnellement que nous devrions légaliser la vente de cannabis, car c’est un combat que nous ne pouvons pas gagner  » a dit Anne Birgitte Stürup, procureur principale de Copenhague. « Nous essayons de lutter contre depuis des années et ça ne nous a mené nulle part. Nous ne pouvons pas arrêter l’usage de cannabis en le mettant hors la loi. C’est très cher et très peu efficace. »

La ville de Copenhague a demandé la permission par 3 fois au gouvernement d’enclencher un programme pilote pour réguler le cannabis dans la ville. Le Parlement a toujours voté contre la proposition. Per Larsen, ancien inspecteur-chef de la Police de Copenhague s’est confié au Jyllands-Posten que la ville devrait être autorisée à tester ce programme : « L’argent [du cannabis] va dans les mauvaises mains et je pense qu’il pourrait être utilisé pour des choses plus positives ».

L’ancien procureur Erik Merlung accuse les prohibitionnistes du Parlement de « fermer les yeux sur la réalité ». « Vous décidez de raids immenses sur Christiania, où tout est détruit en un après-midi, mais où tout est reconstruit dès le lendemain matin. Et si ce n’est pas à Christiania, c’est ailleurs dans la ville. C’est une stratégie désespérée. »

Les soutiens massifs à une politique du cannabis plus tolérante ne devrait cependant pas conduire à un changement immédiat. La ministre de la Santé elle-même, Sophie Løhde, réduit les espoirs de réforme. « Comme l’ancien gouvernement » a-t-elle écrit dans un mail cité par le journal Jyllands-Posten, « nous n’avons pas l’intention de légaliser le cannabis ».

Plus tôt ce mois-ci, une proposition avait été faite pour enclencher un programme pilote de 4 ans sur le cannabis médical.

Click to comment

Trending

Quitter la version mobile