Cannabis au Danemark
Les autorités du Danemark vont fermer la « Pusher Street », célèbre lieu de vente de cannabis
Les autorités danoises, sous la houlette du ministre de la justice Peter Hummelgaard, ont annoncé leur intention de fermer définitivement le célèbre marché aux stupéfiants de Christiania, dans le cadre d’une action significative visant à résoudre les problèmes persistants qui y sont liés.
Cette décision fait suite aux préoccupations croissantes concernant le crime organisé, la violence et l’impact global du commerce illicite de la drogue sur la communauté.
Faire face à l’escalade des problèmes
La célèbre Pusher Street, située au cœur de Christiania, est connue pour sa tolérance autour de la consommation et de la vente de cannabis et de champignons. Depuis plusieurs années, différents gangs se disputent le contrôle de cet endroit très prisé, avec son lot d’agressions à l’arme blanche et de fusillades.
La situation s’est aggravée avec la quatrième fusillade mortelle liée à Pusher Street depuis 2020, ce qui a incité les 900 habitants de Christiania à demander la fin du commerce de la drogue.
Le ministre de la justice, Peter Hummelgaard, a confirmé la décision en déclarant que « la rue Pusher fermera cette année », lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision TV2 Kosmopol. Le ministre a insisté sur la mise en œuvre d’un plan d’action, élaboré en collaboration avec les habitants de Christiania, qui devrait être achevé au cours des six prochains mois.
Efforts de collaboration et projets futurs
Les efforts visant à éradiquer le commerce de drogues douces du quartier libre de Christiania impliquent une étroite coordination entre les autorités danoises, la municipalité de Copenhague et les habitants de Christiania.
En réponse à une récente opération de répression de la police sur le marché, les habitants ont exprimé le souhait d’un développement alternatif sur le site afin d’empêcher le retour des stands de marché illicites. Toutefois, le processus d’élaboration d’un plan réaliste reste difficile, la porte-parole Hulda Mader soulignant la nécessité d’un soutien financier et d’une aide à la sécurité de la part des autorités.
Si M. Hummelgaard n’a pas divulgué de détails spécifiques sur la fermeture permanente de la rue Pusher, il a reconnu la nécessité d’une présence policière accrue dans la zone. Le plan envisagé, qui devrait débuter en avril, comprend notamment la rénovation du quartier, comme l’a rapporté TV2 Kosmopol.
Le parcours de Christiania, de la ville libre à la transformation
Christiania, fondée en 1971 par un groupe de hippies et d’artistes, a cherché à créer une société alternative basée sur des principes de paix et d’amour, avec des décisions prises collectivement et des lois qui ne sont pas appliquées de manière stricte. Au fil des ans, cette vision s’est heurtée à des difficultés, Pusher Street devenant une plaque tournante des activités illégales liées à la drogue, ce qui a conduit à une réévaluation de l’orientation de la communauté.
La fermeture de Pusher Street devrait marquer un tournant pour Christiania, incitant les habitants à participer activement aux discussions sur l’aspect futur du quartier. Avec une vision collective de la régénération, les résidents ont voté en faveur du lancement des travaux de rénovation, marquant ainsi leur engagement à transformer l’espace en un centre culturel. Une occasion de redéfinir l’histoire de Christiania, en la ramenant vers son éthique originale de paix, d’amour et de vie alternative.