Cannabis au Costa Rica
Costa Rica : un projet de loi sur le cannabis médical déposé
Les partisans de la légalisation du cannabis médical assurent qu’elle pourrait apporter 1 milliard de dollars de revenus par an. Dans ce pays où l’utilisation et la détention de petites quantités d’herbe sont dépénalisées, certains politiques se mobilisent et ont déposé un projet de loi sur le sujet.
Une régulation par l’Etat ?
« Si nous choisissons une régulation du cannabis médical et du chanvre industriel par l’Etat, nous pourrions générer 48 millions de dollars la première année. Nos estimations à 1 milliard viennent des revenus du tourisme et d’une industrie plus dynamique » explique Gerald Murray, membre du Partido Nueva Generacion et président du « Mouvement pour le cannabis médical ».
Les parlementaires en faveur de cette régulation du cannabis médical ne souhaitent surtout pas inciter à l’utilisation du cannabis récréatif. Selon eux, l’Etat doit mettre en place un système de distribution de licences comme pour les pharmacies. Les patients pourraient alors choisir entre les traitements traditionnels et les dispensaires de cannabis.
Mardi 15 novembre, Gerald Murray a déposé une requête au Tribunal Suprême Électoral pour demander la possibilité de récolter un certain nombre de signatures en faveur d’un référendum pour la légalisation du cannabis médical au Costa Rica. Cette requête a été retoquée par le TSE qui a confirmé que le projet passerait bien en Assemblée Législative. Gerald Murray soupçonne certains parlementaires d’être sous l’influence d’un laboratoire privé qui chercherait à protéger ses intérêts sur la culture et le test de cannabis.
Ce projet de loi propose la distribution de 250 licences de production, 100 licence de dispensaire, 100 licences de cannabis social club et 5 licences pour les laboratoires. Chaque licence coûterait 100 000 dollars renouvelable tous les 4 ans. La somme tirée de la distribution des licences se porterait déjà à 45,5 millions de dollars.
En août, la commission des pharmaciens du Costa Rica avait reconnu l’utilité des cannabinoïdes en médecine. Ce congrès de pharmaciens s’opposait à la fumette mais se disait ouvert aux autres méthodes d’application des cannabinoïdes (spray buccal, gélules, vaporisation).
Guéguerre au sein du gouvernement
Le président du Congrès Antonio Alvarez Desanti, pourtant membre du Partido Liberacion Nacional (socialiste), refuse d’étudier une telle loi au parlement. Selon lui, seule l’idée d’une agence gouvernementale de distribution et de régulation du cannabis serait tenable : » Je n’aime pas ce projet, car il légaliserait la culture et l’industrie du cannabis dans le pays ». Lorsqu’on lui parle des possibles rentrées fiscales pour l’Etat, il déclare qu’il existe d’autres solutions.
Pourtant, les entrailles gouvernementales bougent. Des députés de son propre camp, comme José Maria Figueres, souhaitent copier les modèles américains. Et le ministère de la Santé encourage et reconnait les effets positifs du cannabis médical.