Cannabis en Asie
Corée du Sud : une première importation de cannabis médical dès mars
En novembre dernier, la Corée du Sud légalisait le cannabis médical, devenant ainsi le premier pays de la région d’Asie du Sud Est à autoriser une forme légale de médication au cannabis. La semaine dernière, le gouvernement a annoncé que cette légalisation prendrait effet le 12 mars prochain. Le pays ouvrira donc ses frontières aux importations de cannabis médical mais seulement sous la forme de produits pharmaceutiques.
Un programme extrêmement restrictif
Bien que la légalisation coréenne soit une des politiques les plus libérales d’Asie en matière de cannabis, elle reste extrêmement restrictive comparée aux programmes de cannabis médical européens et américains. Le programme coréen ne permet pas l’utilisation et la culture de la plante de cannabis telle quelle mais uniquement l’importation de produits pharmaceutiques contenant des cannabinoïdes, naturels ou de synthèses, ayant déjà été approuvés par des grandes puissances mondiales. Dans les faits, seuls le Marinol, le Cesamet, le Sativex et l’Epidiolex pourront être importés.
Le programme n’est pas seulement restrictif en termes de produits autorisés mais également en termes d’accès au produit. Les patients doivent être atteints d’une maladie rare ou incurable et en situation d’échec thérapeutique pour espérer avoir accès aux traitements à base de cannabis. Ils doivent soumettre un dossier accompagné du diagnostic d’un médecin et d’une note de sa main précisant que le cannabis médical est la seule option de traitement adaptée.
Un effet domino ?
Depuis la nouvelle de la légalisation coréenne, un autre pays asiatique, la Thaïlande, a légalisé et d’autres comme les Philippines l’envisagent sérieusement. Même Singapour, connu pour avoir certaines des lois antidrogue les plus sévères du monde, considère une légalisation du cannabis médical sur le même modèle que la Corée : « Il est important de faire la différence entre les produits contenant du cannabis non transformé ou brut et les produits pharmaceutiques contenant des cannabinoïdes » expliquent le ministères de l’Intérieur et de la Santé dans un déclaration conjointe. L’année dernière, le pays avait investi plusieurs millions de dollars dans un programme de recherche sur le cannabis médical.