Cannabis en France

Les jeunes tombent-ils dans le cannabis une fois qu’il est légalisé ?

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Les partisans de la prohibition, dans tous les pays, usent souvent de cet argument : « Pensez à la jeunesse, en cas de légalisation les jeunes pourront se droguer plus facilement. »

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Selon les experts américains, nous ne possédons pas encore le recul nécessaire pour évaluer le phénomène. Ryan Vandrey, pharmacologue à la « John Hopkins School of medecine » déclare : « Nous avons seulement deux ans de légalisation dans deux Etats, ce n’est pas assez long pour mesurer une évolution et surtout l’ampleur du changement s’il y a .» De plus, les études au Colorado se contredisent ce qui amène à une dispute statistique entre pro et anti-légalisation.

A lire : Quels arguments sont généralement avancés contre la légalisation du cannabis en France ?

Nous avions déjà rapporté une hausse de la consommation chez les jeunes du Colorado. Pour les 12/17 ans,le taux de consommation passe de 10.5 à 12.6 % depuis la légalisation. Alors qu’au niveau national, le taux s’établit à 7.2 %. Les opposants s’inquiètent également des space-foods qui inondent les marchés légaux.

En France, le débat vole nettement plus bas faute d’études scientifiques diversifiées et d’interdits depuis 1970. Les seules statistiques dont nous disposons, sont issues de sondages ou d’organismes d’Etats. Les politiques parlent de fléau qui ravage notre société, tandis que la plupart des scientifiques soulignent les effets neurologiques d’une consommation abusive. A croire que tous les parents des fumeurs de cannabis sombrent dans la tourmente d’un gosse ingérable, psychorigide et esseulé. A l’image de l’Académie des pharmaciens ou de Bernard Debré, les invités qui régissent le débat public ont souvent dépassé la soixantaine. Ils oublient l’aspect économique et l’aspect médical du cannabis.

Les pro-légalisation, Américains comme Européens, soulignent que les jeunes peuvent se procurer du cannabis facilement, qu’il soit légalisé ou non. 47.8 % des lycéens français y ont touché au moins une fois au cours de leur scolarité, tandis que 35,7% des lycéens américains l’ont fait durant une année scolaire. 54 % d’entre eux disent s’en procurer facilement. L’argument le plus valable semble l’aspect commercial d’un marché légal. A Amsterdam et dans les dispensaires américains, l’interdiction de vendre à des mineurs sous peine d’amendes et de retrait de licence semble efficace. Le dealer de rue, mineur ou majeur, s’en cogne un peu.

Théo Caillart

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