Les cendres blanches sont-elles un gage de qualité pour le cannabis ?

Il existe une croyance bien ancrée parmi les consommateurs de cannabis selon laquelle la couleur des cendres d’un joint est un moyen infaillible pour déterminer la qualité d’une beuh.

De nombreux fumeurs vous diront que les cendres noires sont un signe infaillible que le cannabis a été mal cultivé, et que les cendres blanches – les white ashes – sont un signe garanti que le cannabis est de qualité. Mais existe-t-il seulement des données scientifiques pour étayer ces affirmations ?

D’où vient cette idée ?

Bien qu’il soit presque impossible de retracer la toute première fois où la cendre a été utilisée comme indicateur de qualité, on pense qu’elle provient d’un secteur entièrement différent. La qualité d’un cigare est souvent jugée en fonction de sa couleur, et le fait que cela soit écrit sur le site web de la Cigar Association of America est un bon indicateur de l’origine de cette idée. On pense que les cigares cubains, lorsqu’ils étaient interdits sur le marché légal américain, étaient vendus au marché noir, et que la couleur blanche des cendres était le principal indicateur d’un vrai cubain par rapport à un faux.

La couleur des cendres dans d’autres contextes

L’industrie du tabac mène des recherches sur ses propres produits depuis des décennies. Bien que ces études n’aient pas été axées sur la détermination de la « meilleure » couleur des cendres, certaines de leurs conclusions peuvent aider à répondre à nos interrogations.

L’objectif principal de ces études était de déterminer quels ingrédients du tabac favorisaient ou empêchaient la combustion des cigarettes. Cela a conduit à d’autres recherches visant à déterminer les effets des engrais sur la fumée de tabac et les cendres.

Il s’est avéré que l’utilisation d’engrais n’avait aucun impact sur la composition alcaline ou les niveaux de soufre dans les feuilles de tabac. En revanche, le processus de fermentation (également connu sous le nom de curing), qui est aujourd’hui considéré comme un processus essentiel pour l’amélioration des qualités du tabac, a eu un effet.

Quel est le rapport avec la couleur des cendres ? Une étude récente, qui a examiné l’influence de certains microbiotes et métabolites pendant la fermentation du tabac, a montré qu’une fermentation efficace permettait d’améliorer la qualité de l’arôme et la combustibilité, ainsi que la couleur des cendres. En fait, les chercheurs déclarent notamment que « le blanc est le meilleur, suivi du gris ».

Vieillissement, maturation et taux d’humidité

Il semble donc qu’une fermentation ou un « vieillissement » efficace du tabac contribue à améliorer la qualité du produit et à produire des cendres blanches. Mais qu’en est-il du curing et du flushing du cannabis ? Qu’est-ce que cela signifie réellement, et cela a-t-il un impact sur la qualité des fleurs de cannabis et sur la couleur des cendres ?

Tout comme la fermentation, le curing est considéré comme un processus de bonification du cannabis. Les fleurs de cannabis tout juste récoltées devraient subir une période de curage avant d’être consommées pour renforcer les propriétés de la plante et réduire les niveaux d’humidité. Le séchage du cannabis entraîne également une réduction significative de la chlorophylle dans la plante.

Le taux d’humidité peut affecter de manière significative la combustion des matières végétales. Comme on peut s’y attendre, les plantes ayant un taux d’humidité élevé ne brûlent pas aussi efficacement que les matières végétales sèches. Une combustion incomplète – qui se produit lorsque la matière brûlée n’atteint pas les températures optimales – produit généralement des cendres plus foncées. En revanche, une combustion efficace tend à produire des cendres plus claires, voire blanches.

En fait, les recherches sur les cendres de feux de forêt indiquent que les températures de combustion jouent un rôle majeur dans les propriétés des cendres, y compris leur couleur. En outre, les cendres produites par une combustion à basse température sont encore riches en composés organiques, dont le carbone est le principal composant. À des températures plus élevées, le carbone est volatilisé (il se transforme en gaz), laissant derrière lui des cendres composées principalement de magnésium, de calcium, de sodium, de potassium, de silicium et de phosphore. Oh, et devinez quoi ? L’industrie du tabac avait l’habitude d’ajouter des acides de magnésium et de calcium à son tabac pour obtenir des cendres blanches !

Le « flushing » du cannabis

Le terme « flushing » fait référence au processus d’élimination des nutriments restants dans la plante de cannabis. Cela signifie essentiellement que, pendant les dernières semaines de culture, les plantes de cannabis n’absorbent que de l’eau, au lieu d’une solution nutritive. On a dit qu’un « rinçage » efficace du cannabis augmentait la qualité de consommation de la plante, sans réellement savoir si c’est réellement le cas.

Il n’est donc pas certain que l’effet du rinçage sur la couleur des cendres soit lié à un produit de meilleure qualité.

Conclusion finale

Sur la base des preuves disponibles, il semble que la raison principale de la couleur plus claire des cendres de certains cannabis ne soit pas due au rinçage mais plus probablement aux températures appliquées lors de la combustion. À cette fin, un curing efficace semble favoriser la formation de cendres plus blanches et, comme le curage est largement associé à un produit plus facile à fumer, on peut dire que les cendres blanches sont synonymes de meilleure qualité.

Mais, en fin de compte, il existe peu de preuves solides pour étayer la théorie selon laquelle les white ashes sont le signe d’un « meilleur » cannabis.