Cannabis au Canada
CannTrust bientôt en vente ?
Quel avenir pour Canntrust ? L’entreprise canadienne de cannabis médical avait été obligée de suspendre ses activités au mois de juillet, suite à une inspection de Santé Canada, qui avait découvert de faux murs dans l’une de ses serres en Ontario. Ces murs, dont la direction de l’entreprise avait nié connaître l’existence, servaient à cacher des plants non-approuvés par Santé Canada, donc illégaux. Or, des communications internes datant de novembre 2018 avaient révélé que Peter Aceto, PDG au moment des faits, avait parfaitement connaissance de la présence de murs dans les installations. Il a donc été licencié la semaine dernière, en même temps qu’Eric Paul, un membre de longue date du conseil.
Ces révélations sur la non-conformité des installations de CannTrust ont profondément ébranlé l’entreprise, puisque sa côte boursière a immédiatement chuté de 50%, et la réputation de la société est désormais entachée. Il est possible qu’elle ne remonte pas la pente, car le conseil de l’entreprise a annoncé avoir engagé un conseiller financier, Greenhill & Co. Canada Ltd, qui doit les aider à établir leurs options pour l’avenir, notamment la potentielle vente de la société.
« Compte tenu des risques juridiques potentiels, il n’est pas clair si la révision stratégique aboutira à une vente de la société», a commenté Tamy Chen, analyste chez BMO, dans une note mercredi. « Si Santé Canada révoquait les licences de toutes les installations de CannTrust, la vente de l’entreprise serait probablement réalisée à un rabais important ».
Il serait cependant difficile de trouver un acheteur pour l’entreprise, car elle risque la suspension ou l’annulation de sa licence de cannabis en tant que sanction pour violation des règles fédérales en matière de culture de cannabis. Santé Canada pourrait être tentée de faire de CannTrust un exemple. Plusieurs cabinets d’avocats cherchent également à engager des recours collectifs au nom des investisseurs.
CannTrust a nommé Robert Marcovitch en tant que PDG par intérim. « Nous ne voulons pas rester les bras croisés et nous voulons connaître les faits », a t-il déclaré. Il présidera un comité spécial chargé d’examiner la non-conformité de l’entreprise aux régulations de Santé Canada.