Que sont les cannabinoïdes ?
Les cannabinoïdes sont à la base de l’action du cannabis sur le corps, que ce soit pour un usage médical ou récréatif. Utilisé à des fins thérapeutiques, le cannabis peut notamment aider les patients sous chimiothérapie à endurer leurs nausées. Les personnes qui souffrent de sclérose en plaques peuvent être soulagées de leurs douleurs. Et les cannabinoïdes diminuent les crises sur les enfants souffrant d’épilepsie, au point qu’ils peuvent même retourner à l’école.
Mais comment les cannabinoïdes agissent sur les patients ? Qu’est-ce qui différencie la partie médicale de la plante ? En identifiant les composants chimiques qui fournissent aux consommateurs de cannabis ses bienfaits, les cultivateurs et les scientifiques ne pourraient-ils pas s’efforcer de produire uniquement les variétés de cannabis composées d’un maximum de ces composés ?
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Les cannabinoïdes : l’élément chimique premier
Les composants chimiques du cannabis qui produisent les effets médicaux et récréatifs aux patients et aux consommateurs récréatifs, sont appelés cannabinoïdes. Les cannabinoïdes sont simplement un composé chimique du cannabis, qui provoque certaines réactions lorsqu’il sont ingérés sous forme de fumée ou de vapeur, ou à travers l’estomac lorsqu’il est mangé. Ils peuvent également traverser la peau comme c’est le cas avec des crèmes au cannabis. Les effets diffèrent selon la manière dont le cannabis est consommé, en durée et en puissance. Par exemple, le cannabis fumé met moins de temps à exercer ses effets que lorsqu’il est mangé.
Les cannabinoïdes furent découverts en 1940 par Roger Adams aux Etats-Unis, et confirmés par le Dr. Raphael Mechoulam à l’Université Hébraïque de Jérusalem. Ces produits chimiques fonctionnent en synergie avec le corps humain, et en particulier avec le système endocannabinoïde. Il existe plus de 111 cannabinoïdes dans la plante. Les plus connus sont le CBD et le THC, et on parle parfois de CBN ou de CBG, et des variantes comme le THCV et le CBDV.
Lorsque le cannabis est consommé, les cannabinoïdes se fixent à leurs récepteurs neuronaux dédiés. Cela prend environ 2’30 minutes, avant de sentir les effets comme une douleur, une inflammation, ou une nausée réduite (les 3 symptômes les plus facilement soulagés par le cannabis).
Le chemin du THC
Le THC est le principe actif le plus présent dans le cannabis. Il délivre des effets d’euphorie, de relaxation ou d’altération cérébrale, l’effet planant. Cependant, le THC procure également aux patients médicaux des effets anti-inflammatoires, parmi tant d’autres, par exemple contre la maladie de Crohn.
Le THC a également montré son efficacité à destination des patients souffrant de dépression ou de syndrome de stress post-traumatique. Certaines variétés de cannabis comme la Trainwreck ou la Girl Scout Cookies, contiennent jusqu’à 30% de THC. La puissance de ces variétés peuvent produire des effets conséquents, notamment à destination des victimes de fortes douleurs. Les personnes désireuses de plus peuvent se pencher vers les concentrés de cannabis, qui peuvent contenir entre 40 et 90% de THC.
Les récepteurs cannabinoïdes
Il y a principalement deux types de récepteurs cannabinoïdes dans le système endocannabinoïde : les CB1 et les CB2. Les récepteurs CB1, qui se situent dans le cerveau et dans le système nerveux central, s’adaptent aux molécules de THC. Parce qu’ils se trouvent en quantité dans le cerveau, ce récepteur est responsable des effets euphoriques et psychoactifs. Les récepteurs CB2, que l’on trouve dans le système immunitaire et dans les organes associés, s’associe au CBD pour délivrer des effets médicaux, comme la réduction des crises d’épilepsie ou la réduction de certaines tumeurs pour les enfants et les adultes.
D’autres récepteurs doivent encore être découverts. La recherche cannabique est aujourd’hui limitée par les restrictions fédérales sur le cannabis aux Etats-Unis et par l’illégalité générale du cannabis, une drogue toujours classée parmi les substances dangereuses. Les avancées scientifiques sur les interactions entre le cannabis et le corps humain pourraient être mises en avant avec de la recherche sur les effets des cannabinoïdes sur le système endocannabinoïde.
Retour aux bases
Chaque maladie ou affection est différente, sans compter les réactions des patients à chaque thérapie. Les essais cliniques sur les hommes sont nécessaires pour aider les patients à accéder aux traitements à base de cannabis qui peuvent aider à palier certains effets secondaires des traitements généralistes.
La communauté cannabique est en train de démontrer, pas à pas, les effets des cannabinoïdes pour soulager l’épilepsie et la maladie de Crohn. Malheureusement, plus de recherche est nécessaire pour sortir ces faits de la vérité scientifique, et montrer comment les cannabinoïdes interagissent avec le corps humain, et par exemple aussi avec les terpènes.
- Les bases sur les cannabinoïdes
- Le système endocannabinoïde
- Les récepteurs cannabinoïdes
- Evolution de l’action du CBD dans l’histoire scientifique
- Effet d’entourage
- Liste de cannabinoïdes
- Questions fréquemment posées
Les bases sur les cannabinoïdes
Les cannabinoïdes sont un ensemble de molécules qui se lient à des récepteurs spécifiques du corps humain qui constituent ce qu’on appelle le système endocannabinoïde. La métaphore de « la clé et la serrure » est souvent utilisée pour décrire ce processus. Le corps humain possède des zones de liaisons spécifiques (la serrure) sur la surface de nombreuses cellules, et notre corps produit plusieurs endocannabinoïdes (les clés) qui se lient à ces récepteurs cannabinoïdes (CB) pour les activer.
En 1992, les chercheurs ont découvert pour la première une substance endogène (produite par le corps) qui se lie à ces récepteurs cannabinoïdes. Cette substance, appelée anandamide, vient du mot Sanskrit « Ananda », le bonheur absolu, et « amide » en raison de sa structure chimique. Un second endocannaboïde a été découvert en 1995, le 2-arachidonoylyglycerol (2-AG). Ces deux endocannabinoïdes sont les plus étudiés jusqu’ici. Aujourd’hui, environ 200 substances liées sont présumées exister, qui rassemblent les endocannabinoïdes et leur fonction dans ce qu’on appelle l’effet d’entourage. Plusieurs endocannabinoïdes ne se lient pas seulement aux récepteurs endocannabinoïdes, mais aussi au récepteur CB3, aux récepteurs vanilloïdes et à d’autres récepteurs.
En plus des endocannabinoïdes, les scientifiques ont identifié des cannabinoïdes dans le cannabis, appelés phytocannabinoïdes, qui fonctionnent en imitant les effets de certains endocannabinoïdes, ou en agissant contre. Les phytocannabinoïdes et les terpènes sont fabriqués dans les glandes résineuses du cannabis, les trichomes, présentes sur les fleurs et les feuilles principales des plantes matures. Le volume de résine produit et son contenu en cannabinoïdes varient selon le genre de la plante, ses conditions de culture et la période de sa récolte. La stabilité chimique des cannabinoïdes dans les plantes récoltées est affectée par la moisissure, la température, la lumière et le stockage, mais se dégradent progressivement dans n’importe quelle condition de stockage.
Lorsqu’un cannabinoïde provoque un récepteur à agir de la même manière qu’il le ferait avec une hormone naturelle ou un neurotransmetteur, il est alors qualifié d’agoniste. En revanche, lorsqu’il empêche un récepteur de se lier avec un composé d’origine naturelle, ayant pour conséquence de modifier un caractère naturel (l’appétit, la douleur, la vigilance), il est qualité d’antagoniste. Les recherches se concentrent actuellement sur une meilleure compréhension de la manière dont les cannabinoïdes peuvent débloquer (ou bloquer) certains récepteurs.
Sur plus de 100 phytocannabinoïdes identifiés dans la plante de cannabis, la plupart ont une valeur médicale. La plupart diffère seulement d’une petite partie chimique. Les cannabinoïdes les plus étudiés sont le tétrahydrocannabinol (THC) connu pour ses effets psychoactifs et le cannabidiol (CBD) pour ses propriétés curatives.
Les cannabinoïdes peuvent être administrés en fumant, vaporisant, en ingestion orale, en patch intradermique, en absorption sublinguale ou en suppositoire.
Le système endocannabinoïde
Le système cannabinoïde endogène (SEC), plus communément appelé système endocannabinoïde, se retrouve chez la plupart des mammifères, et régulent une vaste étendue de fonctions biologiques. Le SEC est un système de contrôle biochimique de lipides neuromodulateurs (les molécules qui incluent les graisses, les stérols et les vitamines solubles dans les graisses comme les vitamines A,D, E et K) et de récepteurs spécialisés configurés pour accepter certains cannabinoïdes. En général, un récepteur donné n’acceptera que certains composés et seront non affectés par d’autres, comme une clé qui ne fonctionne qu’avec une serrure.
Ces récepteurs spécialisés sont situés partout dans le corps humain, dont l’hippocampe (spécialisée dans la mémoire et l’apprentissage), le cortex cérébral (la prise de décision, le comportement émotionnel) et l’amygdale (les émotions). Lorsqu’un cannabinoïde spécifique ou une combinaison de cannabinoïdes liées à un récepteur spécialisé, une série d’événements est déclenché dans la cellule, ayant pour conséquence un changement dans son activité, sa régulation des gènes et/ou les signaux qu’elle envoie aux cellules alentour. Ce processus est appelé « transduction du signal ».
Les déficiences endocannabinoïdes sont un trouble impliqué dans plusieurs maladies, dont la fibromyalgie, la migraine et le syndrome de l’estomac irritable.
Les récepteurs cannabinoïdes
Les principaux récepteurs cannabinoïdes sont appelés récepteurs de type 1 (CB1-R) et récepteurs de type 2 (CB2-R). Ces récepteurs sont activés par trois types de cannabinoïdes :
- les endocannabinoïdes : cannabinoïdes endogènes produits naturellement dans le corps (ex: l’anandamide)
- les phytocannabinoïdes : concentrés dans la résine des têtes et des feuilles de certaines plantes comme le cannabis (ex: THC et CBD)
- les cannabinoïdes synthétiques : fabriqués artificiellement, par exemple en laboratoire
Détecté la première fois dans le cerveau, la science a aujourd’hui montré que le CB1-R est aussi situé dans d’autres organes comme les tissus connectifs, les gonades et les glandes. Ils jouent un rôle important dans la coordination des mouvements, l’orientation spatiale et les perceptions sensorielles (goût, toucher, odorat, ouïe), les performances cognitives et la motivation.
La fonction la plus importante du récepteur CB1 est la réduction des signaux excessifs ou inadéquats des neurotransmetteurs du cerveau. En activant le CB1-R, l’hyperactivité ou l’hypoactivté des messagers comme la sérotonine ou la dopamine sont rééquilibrés. D’autres symptômes comme la nausée, la spasticité musculaire ou les crises d’épilepsie peuvent être soulagées ou diminuées par une thérapie aux cannabinoïdes.
Les récepteurs CB2 sont associés au système immunitaire et sont localisés en-dehors du cerveau, dans des endroits comme l’intestin, la rate, le foie, le coeur, les reins, les os, les vaisseaux sanguins, les cellules lymphatiques, les glandes endocrines et les organes reproducteurs. Le CBD, par exemple, se lie au récepteur CB2, et soulage l’impact des maladies inflammatoires ou neuro-inflammatoires. Il joue aussi un rôle dans le traitement du signal du cerveau.
Un troisième récepteur reçoit peut d’attention : le TRPV1 (pour l’anglais transient receptor potential vanilloide 1), des récepteurs activés par des molécules de la famille des vanilloïdes. La fonction principale du TRPV1 est de détecter et réguler la température du corps. Le TRPV1 est responsable des sensations d’extrême chaleur externe et de la douleur, et peut être sujet à une désensibilisation. Pour cette raison, s’il est continuellement stimulé, il pourrait traiter efficacement certains types de douleur neuropathique.
Evolution de l’action du CBD dans l’histoire scientifique
Lors de la découverte du récepteur CB1 par Alyn Howlett et William Devane en 1988, on pensait que le CBD, à la différence du THC, ne se liait pas au récepteur CB1.
Les dernières données issues de la communauté scientifique montrent cependant que le CBD interagit directement avec le CB1-R, sur un site de liaison distinct de celui du THC. Lorsqu’il se lie au site allostérique, par opposition au site orthostérique du THC, le CBD influence la façon dont le récepteur répond à la stimulation du THC et les cannabinoïdes endogènes. La modulation allostérique du CB1-R change la forme du récepteur, avec des conséquences sur l’efficacité du signal cellulaire.
Un modulateur allostérique positif qui améliore la signalisation du récepteur CB1 indique que le CBD peut être utile pour traiter des maladies liées à un déficit endocannabinoïde (anorexie, migraines, intestin irritable, fibromyalgie, état de stress post-traumatique), ou des pathologies associées à un excès d’endocannabinoïdes (obésité, troubles du métabolisme, maladie du foie, problèmes cardiovasculaires).
Effet d’entourage
Le concept d’effet d’entourage a été introduit en 1998 par les scientifiques israéliens Shimon Ben-Shabat et Raphael Mechoulam. La théorie est que les cannabinoïdes à l’intérieur de la plante de cannabis fonctionnent ensemble à travers un réseau de relations coïncidentes dans le cadre d’un organisme plus important et affectent le corps par un mécanisme similaire au système endocannabinoïde du corps. En résumé, ces composés fonctionnent mieux ensemble qu’isolés.
La plus grande efficacité du cannabis dans son ensemble rend irrationnel l’utilisation de produits contenant uniquement des éléments isolés de la plante, ou des cannabinoïdes synthétiques essayant d’imiter les composants naturels.
Les recherches sur les bienfaits du THC et du CBD seuls sont bien connues. Le THC montre des propriétés analgésiques, anti-émétiques, et anti-inflammatoires. Le CBD possède lui des propriétés anti-psychotiques, anti-crises d’épilepsie et anti-anxiété. Utilisés chacun de leur côté, leur effet thérapeutique est limité.
Le CBD est aussi connu pour bloquer le THC sur le récepteur CB1. Augmenter le taux de CBD en cas de trop forte ingestion de THC peut donc diminuer les effets du THC.
Liste de cannabinoïdes
Cannabidiol (CBD)
Le CBD est un cannabinoïde au potentiel médical immense. C’est particulièrement vrai lorsque le bon ratio entre THC et CBD est appliqué pour traiter une pathologie particulière. Le cannabidiol (CBD) agit comme un antagoniste des récepteurs CB1 et CB2, même s’il a une faible affinité de liaison avec les deux. Cela suggère que le mécanisme de l’action du CBD est modulée par d’autres récepteurs dans le cerveau et le corps.
Tétrahydrocannabinol (THC)
Le delta-9-tetrahydrocannabinol (THC) est un phytocannabinoïde, et le cannabinoïde le plus abondant dans les produits à base de cannabis aujourd’hui. Le THC est dérivé de la décarboxylation du THCA. Il est responsable des effets psychoactifs du cannabis. Lorsqu’il est consommé, il voyage à travers le sang et se lie aux récepteurs cannabinoïdes partout dans le corps.
Ces récepteurs affectent la mémoire, la concentration, le plaisir, la coordination, la perception du temps, l’appétit et bien d’autres fonctions encore.
Les effets secondaires du THC vont de l’anxiété à l’euphorie, les yeux rouges, la bouche sèche, les tremblements, l’augmentation du rythme cardiaque ou la perte de mémoire à court-terme. Consommer beaucoup de THC en peu de temps peut intensifier ses effets.
Acide Tetraydrocannabinolique (THCA)
Le THCA est le composé le plus présent dans le cannabis brut. Le THCA se convertit en Δ9-THC lorsqu’il est chauffé à une certaine température. Les THCA, CBDA, CBGA et les autres acides cannabinoïdes jouent un grand rôle dans l’inhibition des isoenzymes COX-1 et COX-2, contribuant aux effets anti-inflammatoires du cannabis. Ce cannabinoïde agit également comme antiprolifératif et antispasmodique.
Acide cannabidiolique (CBDA)
Le CBDA est le précurseur du CBD qui existe dans la plante de Cannabis, aux côtés du THCA. Le CBD est obtenu par la décarboxylation du CBDA, cette opération s’exerçant sous l’effet de la chaleur. La décarboxylation du CBDA augmente les niveaux de CBD. Les études montrent que de fortes concentrations en CBDA engendrent davantage d’activité antimicrobienne que le CBD seul.
Cannabivarin (CBDV)
Comme le THCV, le CBDV diffère du CBD par la seule substitution d’un pentyle par un propyle. Les recherches sur le CBDV en sont encore à leurs débuts, mais sont prometteuses sur la gestion de l’épilepsie. Cela est dû à son action sur les récepteurs TRPV1 et la modulation de l’expression des gènes.
Cannabigerol (CBG)
Cannabinoïde non-psychoactif, les effets antibactériens altèrent les effets du cannabis. Le CBG est connu pour tuer ou ralentir la croissance bactérienne, réduire l’inflammation (en particulier dans sa forme acide, le CBGA), inhiber la croissance cellulaire des tumeurs et favoriser la croissance osseuse. Il agit comme un antagoniste de faible affinité avec le récepteur CB1. Ses effets sur le CB2-R ne sont pas encore connus.
Cannabinol (CBN)
Le CBN est un cannabinoïde légèrement psychoactif qui est produit par la dégradation du THC. Dans une plante fraiche, il y a très peu, voire pas du tout, de CBN. Le CBN agit comme un faible agoniste des récepteurs CB1 et CB2, avec davantage d’affinité pour le CB2-R que pour le CB1-R. La dégradation du THC en CBN est souvent décrite comme créant des effets sédatifs, aussi appelés « couch-lock ».
Cannabichromène (CBC)
Le CBC jouerait un rôle dans les effets anti-inflammatoires et anti-viraux du cannabis, et pourrait contribuer aux effets analgésiques du cannabis médicale. Une étude réalisée en mai 2010 a montré que du CBC utilisé avec du CBD et du THC avait des effets anti-dépresseurs. Une autre étude a montré que le CBC favorisait la neurogénèse.
Tetrahydrocannabivarin (THCV)
Le THCV est un cannabinoïde que l’on trouve uniquement dans certaines variétés de cannabis. La seule différence structurelle entre le THCV et le THC est la présence d’un propyle en lieu et place d’un pentyle. Bien que cette variation puisse sembler subtile, elle change l’effet du THCV. Ces derniers incluent une diminution des crises de panique, de l’appétit et une aide à la croissance osseuse.
Autres phytocannabinoïdes en dehors de la plante de cannabis
Des phytocannabinoïdes ont été trouvés dans plusieurs plantes autres que le cannabis. Les chercheurs n’ont pas encore découvert de phytocannabinoïdes autres que ceux du cannabis aussi puissants que le THC, mais d’autres plantes possèdent des composés qui interagissent avec les récepteurs cannabinoïdes de manière similaire.
Plusieurs fleurs – dont l’hélichrysum, le coneflower, la marguerite électrique et l’hépatique japonaise – contiennent également des phytocannabinoïdes, ou d’autres composés qui interagissent avec les récepteurs cannabinoïdes du corps, ou les deux.
Quels aliments contiennent des cannabinoïdes ?
Le cacao est riche en anandamide – un cannabinoïde endogène qui régule l’humeur, la mémoire, l’appétit et la perception de la douleur.
Des chercheurs italiens ont également découvert récemment que les truffes noires sont riches en anandamide.
Le kava, un thé médicinal des îles du Pacifique, est riche en kavalactones – des composés qui interagissent directement avec les récepteurs CB1. Cela pourrait expliquer la réputation de longue date du kava comme remède naturel contre l’anxiété et la douleur.
Quels sont les effets des cannabinoïdes sur l’organisme ?
Les cannabinoïdes ont une grande variété d’effets sur le corps, qui se produisent tous lors de l’activation des récepteurs cannabinoïdes. Les cannabinoïdes, qui sont utilisés à des fins médicinales et récréatives, modifient la façon dont nous nous sentons et ont des effets régulateurs sur plusieurs fonctions du corps. Chaque fonction de l’organisme nécessite un équilibre spécifique de facteurs pour fonctionner de manière optimale. Lorsque le corps atteint cet équilibre, on parle d’homéostasie. Les cannabinoïdes interagissent avec les récepteurs pour déclencher des réponses homéostatiques dans tout le corps.
Effets sur le système nerveux
Les cannabinoïdes déclenchent des réponses dans le système nerveux central en grande partie grâce à leurs interactions avec les récepteurs CB1. Il existe également des récepteurs CB2 sur les cellules du système immunitaire dans le cerveau, mais leur rôle et leurs effets ne sont pas encore totalement compris. Comme notre corps utilise déjà des molécules cannabinoïdes pour réguler de nombreuses fonctions, il est intrinsèquement doté de nombreuses cibles que la plante de cannabis peut activer. Le système nerveux central est le principal centre des récepteurs CB1 de l’organisme, où ils régulent une grande variété de fonctions cérébrales.
Les récepteurs CB1 sont les protéines les plus largement exprimées de leur genre dans le cerveau. Ils régulent la libération d’autres neurotransmetteurs, tels que la sérotonine, la dopamine et le glutamate. Les récepteurs CB1 sont responsables des effets euphorisants du cannabis, mais ils jouent également un rôle essentiel dans le contrôle descendant de la douleur par le cerveau.
Effets périphériques
Bien qu’ils ne soient pas aussi présents dans le système nerveux que les récepteurs CB1, les récepteurs CB2 sont présents dans certaines cellules du cerveau et jouent un rôle dans le soulagement de la douleur, le contrôle de l’inflammation et la préservation de la structure des cellules nerveuses. Mais on les trouve surtout sur les cellules immunitaires qui circulent dans le corps et le cerveau via la circulation sanguine.
Les récepteurs CB2 sont suffisamment présents dans l’ensemble de l’organisme pour servir de médiateurs potentiels des dommages causés par de nombreuses maladies humaines, notamment celles qui touchent la peau, les os, le foie, les poumons, le système cardiovasculaire et le système gastro-intestinal. La mesure dans laquelle les cannabinoïdes affectent toutes ces maladies reste cliniquement incertaine.
Les récepteurs CB1 et CB2 offrent tous deux de multiples voies thérapeutiques. Par exemple, les deux récepteurs sont présents dans la peau, où les cannabinoïdes peuvent potentiellement intervenir pour traiter une grande variété d’affections cutanées. On peut soutenir que la différence la plus cruciale entre les deux est que les récepteurs CB1 sont une cible critique de l’intoxication dans le cerveau, tandis que les récepteurs CB2 ne provoquent que des effets non intoxicants. Bien que le CBD ait au moins 14 mécanismes d’action différents, il n’active pas les récepteurs CB1 comme le THC, ce qui explique pourquoi le CBD est capable de déclencher des effets thérapeutiques sans intoxiquer l’utilisateur.
Alors que la recherche sur le cannabis se développe lentement et que les applications médicales se précisent, les consommateurs doivent savoir que le système endocannabinoïde de chacun est unique. Nos corps varient grandement dans la façon dont ils répondent aux phytocannabinoïdes.
Nous savons que le système endocannabinoïde existe, et nous savons que les cannabinoïdes ont des effets thérapeutiques lorsqu’ils se lient aux récepteurs cannabinoïdes. Mais le cannabis est une plante complexe, et le consensus scientifique sur ses effets sur l’organisme reste difficile à atteindre. Les chercheurs commencent tout juste à comprendre comment les composés du cannabis agissent ensemble pour affecter notre corps et modifier nos sensations.