Les bases de l’extraction de cannabis au CO2
La qualité des extraits de cannabis dépend non seulement de la qualité de la plante, mais aussi de la technique d’extraction utilisée. Parmi les différentes technologies d’extraction actuellement disponibles, l’extraction au dioxyde de carbone (CO2) se distingue comme l’une des plus propres, des plus sûres et des plus efficaces. L’extraction au CO2 existe sous deux formes : supercritique et sous-critique.
Les deux variantes conservent les composés bénéfiques de la plante sans contamination par des solvants résiduels, créant ainsi un produit de qualité supérieure et plus agréable au goût. Dans cet article, nous verrons comment fonctionne l’extraction au CO2 et les facteurs clés qui la distinguent des autres techniques d’extraction.
Pourquoi utiliser l’extraction au dioxyde de carbone ?
Le dioxyde de carbone est le composé le plus couramment utilisé dans l’extraction à haute pression. Il présente un certain nombre d’avantages par rapport aux autres solvants utilisés pour l’extraction botanique.
Tout d’abord, le dioxyde de carbone est une substance non toxique qui est facilement disponible dans le commerce à un coût inférieur à celui des autres solutions chimiques. En outre, le dioxyde de carbone ne présente aucun danger pour l’environnement, il est facile à utiliser et permet d’obtenir un produit de qualité supérieure, généralement exempt de tout sous-produit ou résidu. La température, le temps, le débit et la pression peuvent être manipulés pour permettre l’extraction précise de composés spécifiques du cannabis.
Cette technologie est courante dans les industries de l’extraction botanique et de l’alimentation.
Comment fonctionne l’extraction au CO2 ?
L’extraction au dioxyde de carbone utilise du CO2 sous pression comme solvant pour extraire les composés souhaités du cannabis. Elle nécessite un équipement spécialisé qui peut être coûteux. Le processus réel est cependant relativement simple. La méthode d’extraction au dioxyde de carbone comporte deux étapes fondamentales.
Tout d’abord, les solides de cannabis broyés sont placés dans la chambre d’extraction. Du dioxyde de carbone sous pression est pompé dans la chambre où il dissout la matière végétale et sépare les composés tels que les cannabinoïdes.
Dans un deuxième temps, une soupape de décompression facilite la libération de la matière dans un récipient séparé, où la chaleur et la pression encouragent les composés du cannabis à se séparer du dioxyde de carbone. Le dioxyde de carbone est ensuite exposé à une température et une pression différentes. Il se stabilise alors sous forme de gaz et retourne dans le réservoir de CO2, laissant derrière lui une huile de cannabis de couleur ambrée.
Quelle est la différence entre l’extraction au CO2 subcritique et supercritique ?
L’extraction au CO2 existe sous deux formes : l’extraction au CO2 supercritique et l’extraction au CO2 sous-critique. Ce sont des méthodes d’extraction similaires avec deux différences essentielles : la température et la pression.
Extraction de CO2 supercritique
Le CO2 atteint une température supercritique à une température légèrement supérieure à la température ambiante, ce qui signifie qu’il peut être converti en liquide, permettant l’extraction en toute sécurité de composés actifs volatils qui peuvent être dégradés par la chaleur. L’extraction par fluide supercritique (SFE) utilise le CO2 dans cet état où il présente à la fois des propriétés gazeuses et liquides. Dans cette phase supercritique, il se déplace dans la matière végétale comme un gaz mais dissout les trichomes comme un liquide.
Le solvant riche en composés est ensuite envoyé dans un récipient qui abaisse la pression et la température, séparant ainsi les cannabinoïdes et les terpènes. La SFE capture les plus grosses molécules, comme les cires et les lipides, ce qui donne une substance plus épaisse qui doit être traitée ou winterisée pour éliminer ces composés indésirables. Mais en raison de son coût relativement faible et de sa grande disponibilité, le dioxyde de carbone (CO2) supercritique a été le solvant préféré pour les produits SFE.
Extraction au CO2 sous-critique
L’extraction au CO2 sous-critique implique un processus similaire, mais à une température plus basse et sous une pression moindre. La pression entraîne la liquéfaction du CO2, mais aucune chaleur n’est utilisée, ce qui signifie que davantage de terpènes et d’autres composés sont préservés. La méthode d’extraction sous-critique est plus longue que l’extraction supercritique et produit un rendement plus faible. Cependant, elle permet d’obtenir un produit de meilleure qualité qui conserve divers éléments de la plante de cannabis, comme les huiles essentielles, les terpènes et les cannabinoïdes. L’extraction sous-critique donne une substance qui ne contient pas de graisses, de cires ou de lipides, ce qui rend la winterisation moins nécessaire.
L’extraction au CO2 supercritique est la technique d’extraction au CO2 la plus couramment utilisée pour le cannabis car elle offre un rendement plus élevé plus rapidement. Cependant, l’extraction sous-critique devient de plus en plus populaire car elle n’est pas aussi agressive pour la plante. L’extraction au CO2 supercritique peut parfois être trop robuste pour certains terpènes, ce qui entraîne la perte de ces composés. Les produits à base de cannabis qui mettent l’accent sur les avantages de la plante entière peuvent bénéficier de l’extraction au CO2 sous-critique.
L’extraction au CO2 est-elle sûre ?
Lorsqu’elle est effectuée par des professionnels qualifiés dans des laboratoires correctement équipés, l’extraction au CO2 est l’une des techniques d’extraction les plus sûres qui soient. D’un point de vue environnemental et sanitaire, il est moins toxique que les hydrocarbures dérivés du pétrole tels que le butane ou le propane.
Le CO2 présente une autre caractéristique qui contribue également à sa sécurité. Le CO2 résiduel qui reste dans l’extrait s’évapore, de sorte qu’il n’y a pas de solvant résiduel dans le produit.
L’extraction au CO2 est-elle meilleure que les autres méthodes ?
La sécurité et la non-toxicité relatives de l’extraction au CO2 en font généralement une option plus attrayante que les autres méthodes d’extraction. La polyvalence de la technologie offre également un avantage par rapport aux autres méthodes. La modification de la température et de la pression permet de cibler différents cannabinoïdes, terpènes et autres composés, ce qui permet de personnaliser le processus d’extraction pour différentes formulations. Plus important encore, la nature même du processus d’extraction au CO2 tend à donner un produit de qualité supérieure.
Cela dit, ces avantages ont un prix. L’équipement d’extraction au CO2 est coûteux, ce qui peut le placer hors de portée financière des petites entreprises de cannabis.
L’extraction au CO2 est-elle meilleure que celle au butane ?
L’extraction au CO2 est plus sûre que celle au butane car elle est ininflammable, plus propre et ne garantit aucun résidu chimique. Le butane offre un processus d’extraction rapide, mais il s’agit d’un solvant volatil, et le contrôle de la manière dont les composés du cannabis sont extraits de la plante est limité.
En comparaison, l’extraction au CO2 est réglable et permet de séparer divers composés de la plante par un processus segmenté.
L’extraction au CO2 est-elle meilleure que le pressage à froid ?
Le pressage à froid est une technique d’extraction plus couramment utilisée pour le chanvre et le CBD. Elle est effectuée à basse température, de sorte qu’il n’y a pas de dégradation thermique des divers composés potentiellement bénéfiques de la plante. Les méthodes de pressage à froid produisent moins d’huile totale par lot que l’extraction au CO2, car le CO2 nécessite un peu de chaleur pour décomposer plus efficacement la matière végétale.
Le cannabis extrait à des températures plus basses peut présenter ses propres avantages. Selon une étude, le cannabis non chauffé présente un taux plus faible d’effets pharmacologiques indésirables et pourrait être associé à une meilleure tolérance. L’huile pressée à froid peut également contenir davantage de monoterpènes qui sont parfois perdus lors du processus d’extraction au CO2.
L’extraction au CO2 permet-elle d’extraire du CBD ?
Par le jeu de température et de pression, un extracteur peut tout à fait « sélectionner » les cannabinoïdes qu’il souhaiterait extraire. Le CBD peut ainsi tout à fait être issu d’une extraction au CO2 supercritique. En France, certaines entreprises proposent des prestations d’extraction de CBD, permettant d’avoir du CBD français issu de cultures locales.