Santé
Le cannabis renforcerait le système immunitaire des patients atteints de VIH
Selon une étude parue dans le journal Drug and Alcohol Dependence, les malades atteints du VIH qui ont consommé du cannabis ont des taux de CD4 et de CD8 supérieurs à ceux qui n’en ont pas consommé. Les CD4 et CD8 sont un sous-type de globules blancs qui aident à la réponse immunitaire.
L’équipe de chercheurs de l’Université de l’Etat de Virginie et du Centre de Recherche sur le SIDA/VIH de l’Université de Floride a évalué les différences dans le nombre de lymphocytes chez des patients infectés par le VIH dont l’analyse d’urine a été négative pour le THC versus une analyse positive d’urine au THC.
Les auteurs expliquent : « Après avoir ajusté nos résultats avec les variables démographiques et liées au VIH, les patients positifs au THC avec des quantités significativement plus hautes de CD4 et CD8 que leurs homologues testés négativement. Les recherches actuelles sont en ligne avec les précédentes recherches, qui rapportaient que les consommateurs quotidiens de cannabis avaient des quantités supérieures de CD4 et une charge virale inférieure à celles de leurs homologues qui en consommaient moins régulièrement. »
Ils concluent : « Cette étude préliminaire montre que les patients positifs au THC ont de meilleurs niveaux immunitaires liés au VIH que les personnes ne consommant pas de cannabis, malgré qu’elles ne soient pas statistiquement différentes sur les différentes variables démographiques liées au VIH. Les résultats actuels suggèrent un rôle potentiellement bénéfique du cannabis, en plus du soulagement des symptômes. »
Etudes précédentes
En 2011, une autre étude avait montré le potentiel du THC à combattre le VIH. L’étude avait été réalisée sur des singes, et montrait qu’une administration de THC deux fois par jour résultait en de grosses diminutions des lésions tissulaires dans l’estomac et une augmentation significative du nombre de cellules normales.
Le THC produit une translocation microbienne. Lors de l’infection par le VIH, le virus se déplace rapidement et tue un nombre important de cellules dans l’estomac et l’intestin. Les brèches cellulaires ainsi créées facilitent le passage du VIH vers le sang.
Lorsque du THC est introduit dans cet environnement, il active les récepteurs CB2 de l’intestin pour produire de nouvelles cellules bactériennes qui empêchent le virus de passer à travers les parois cellulaires. Pour résumer, le THC aide à empêcher le passage du VIH dans le sang en reconstruisant les cellules de l’intestin que le VIH avait détruit.
« Lorsque nous avons commencé cette étude, nous pensions que le THC allait augmenter la charge virale. Cela nous donne un peu plus d’informations sur les mécanismes potentiels qui jouent un rôle dans la modulation de l’infection », expliquait Patricia E. Molina, chercheuse à la tête de l’étude.