Cannabis en France
Quoi de neuf pour le cannabis en France en 2018 ?
Nous l’avions annoncé : la France n’a pas légalisé le cannabis avant 2017. Nostradamus pourrait être fier de nous. Et même si 2018 ne verra pas non plus la légalisation du cannabis en France, cela ne signifie pas qu’il ne se passera rien. Bilan de cette année et hypothèses pour l’année prochaine.
Une année 2017 dans la continuité
2017 aura été une année somme toute normale pour le cannabis en France : tribune marseillaise pour la légalisation, promesses de campagne, dépôt d’un projet de loi de légalisation du cannabis par EELV, chasse aux cannabiculteurs…
Alors que nos voisins européens facilitent aujourd’hui tous l’accès à au moins une forme de cannabis, la France campe fièrement sur ses positions et n’assouplit ni les règles pour les simples usagers, alors même que nous sommes les premiers consommateurs d’Europe, ni pour les personnes malades. Le Sativex n’est toujours pas disponible, et un malade, même s’il dispose d’une ordonnance pour du cannabis, ne peut légalement en avoir sur lui.
On notera tout de même deux événements : le statut des e-liquides CBD qui s’est « éclairci » après une Une scandaleuse du Parisien, et une contraventionnalisation qui s’annonce.
Et pour 2018 ?
2018 devrait donc voir arriver la contraventionnalisation, c’est-à-dire la mise en place d’amendes en cas d’infractions à la législation sur les stupéfiants plutôt que des peines de prison (edit du 11/05/2018 : en fait le projet d’amende cannabis s’ajoute aux peines de prison déjà susceptibles d’être données), qui n’est pas tout à fait une dépénalisation. Une mission parlementaire s’est penchée sur le sujet pour étudier quels scénarios seraient les plus adaptés et devrait remettre son rapport d’ici peu.
Plusieurs inconnues subsistent néanmoins : amende pour la première infraction (puis retour au pénal) ou pour toutes, fixation d’une quantité destinée à l’usage personnel et laquelle (3g, 5g, 20g ?), présence ou non d’une exemption pour le cannabis thérapeutique… En fonction des choix qui seront faits, la contraventionnalisation pourra être vue comme une avancée ou comme un recul pour la société.
Egalement, si tout un chacun peut aujourd’hui consommer du CBD en produits dérivés, la législation sur l’usage du chanvre en France est tellement restrictive qu’elle profitera aux distributeurs / commerçants et aux fournisseurs étrangers. Nos agriculteurs devront, eux, continuer à détruire leurs fleurs de chanvre et à avoir beaucoup de difficultés à extraire le CBD de leurs plantes. En attendant, les fleurs suisses ont un boulevard devant elles. Le besoin de régulation se fera rapidement sentir, pouvant là aussi ouvrir les possibilités comme les fermer.
Côté revendications, la Marche Mondiale du Cannabis 2018 devrait être encore plus belle que celle de cette année.
Si le gouvernement Macron se plaçait sur une légalisation du cannabis en France, il attendrait très certainement la deuxième moitié de son mandat. D’ici là, nombre de regards envieux se tourneront vers l’étranger : Amsterdam, Barcelone, l’Uruguay, la Californie ou le Canada pour l’usage récréatif, presque tous les pays qui bordent la France pour l’usage médical.